Une nouvelle création originale de Canal+, basée sur le film éponyme de Robin Campillo, où des morts reviennent à la vie et rentrent chez eux. Comme si de rien n’était. Sauf pour les vivants.
Un tunnel, la nuit, sous un carrefour de départementale, près d’Annecy. Une femme déguisée en Catwoman entre dans le passage, en titubant. Ses talons résonnent sur le sol en ciment. C’est Julie. Elle sort d’une soirée costumée et bien arrosée. A l’autre bout du tunnel, un homme embusqué dans la pénombre. La capuche de son sweat lui cache le visage. C’est Serge. Il se jette sur sa nouvelle proie. Elle crie. Il lui poignarde le ventre à plusieurs reprises. Ils tombent tous les deux à terre puis aucun des deux ne bouge.
C’est un des quelques flashbacks de la série qui montrent ce qui s’est passé avant que les morts ne reviennent à la vie. De cette agression, Julie a survécu. Serge, le serial killer cannibale qui a terrorisé la Ville pendant des années, sera tué plus tard pour mieux revenir et reprendre ses meurtres. Parmi les autres revenants, il y a Camille, une ado tuée dans un accident de car avec toute sa classe, sauf sa sœur jumelle. Il y a aussi Simon, un jeune homme mort le jour de son mariage. Il y a encore Victor, un petit garçon qui n’a de l’ange que le visage. « Les revenants ne savent pas qu’ils sont morts, raconte Fabrice Gobert, scénariste de la série et réalisateur des quatre premiers épisodes (Frédéric Mermoud réalise les quatre derniers). Ils n’ont pas changé mais ils semblent plus vivants que les vivants. Les vivants vivent dans le deuil et quelque chose s’est comme éteint chez eux. Le retour des morts va donc leur provoquer des pulsions de vie. De leur côté, les revenants reviennent avec un appétit de vie décuplé et une frénésie qui peut les rendre violents. » Leur retour s’accompagne également d’autres phénomènes étranges…
Fabrice Gobert s’est inspiré des romans d’Edgar Allan Poe et de Brett Easton Ellis, de la BD Black Hole de Charles Burns ou encore du film Morse de Tomas Alfredson. « J’ai voulu un mélange de genres comme dans la série Twin Peaks où on trouvait des personnages qui étaient premier degré, d’autres dans le mélo et encore d’autres dans l’ironie. Je voulais surtout créer un univers cohérent, à la fois fantastique et réaliste où un dérapage surgit dans une situation normale, où quelque chose se grippe pour nous projeter dans un monde étrange mais familier. Un monde où l’ordinaire devient extraordinaire, où l’exceptionnel est possible. »
Article paru dans Studio Ciné Live – N°43 – Décembre 2012