Après un passage chez Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal – excusez du peu- Shia LaBeouf rendosse le costume de Sam Witwicky pour une seconde aventure qui s’est avérée encore plus physique que la première. Mais il en faut plus au jeune acteur pour s’en laisser compter.
Pourquoi avez-vous accepté de revenir pour un nouvel épisode de Transformers ?
Shia LaBeouf : C’est fun. Le premier film était un gros risque pour Mike [le réalisateur Michael Bay, NDLR], surtout après The Island. Et pour moi, c’est le plus gros succès que j’ai jamais connu, Indiana Jones inclus. Je suis vraiment un gars béni des dieux d’être là. Dire que tout a été rose pendant le tournage serait mentir parce que nous avons eu des journées assez difficiles. C’est le tournage le plus dur physiquement que j’ai vécu de toute ma vie. Mais nous sommes tous contents d’avoir un boulot, surtout avec l’économie actuelle. C’est une bénédiction.
Quand vous tourniez le premier Transformers, pensiez-vous déjà au second ?
Nous savions que nous ferions un second. Nous savions que le premier était cool car nous voyions régulièrement des extraits alors que nous étions encore en train de le tourner. Mais une fois le tournage fini, je ne pensais pas vraiment où je serai pour le deuxième car je tournais Indiana Jones. Et quand vous jouez face à Harrison Ford, vous avez autre chose en tête qu’un second Transformers. (Rires)
Comment votre personnage, Sam, a-t-il évolué depuis le premier film ?
A la fin du premier film, Sam a sauvé le monde. Et une fois que vous avez sauvé le monde, vous êtes la personne la plus célèbre de ce monde. Mais Sam n’a jamais voulu cela. Il était ce gamin névrosé et il a plutôt été poussé dans cette situation à cause de ses ancêtres. Il essaye de vivre une vie normale, il est à la fac, il maintient une relation longue distance avec la femme qu’il aime, il essaye de maintenir une amitié avec quelqu’un qui n’est pas humain et il essaye de maintenir un semblant de normalité et un semblant d’équilibre mental dans sa vie parce que c’est une situation insensée. Mais il est de nouveau pris dans un tourbillon. Il commence à avoir des visions comme Archibald Witwicky avant lui. Il perd complètement la tête et il est de nouveau en fuite.
Qu’est-ce qui est le plus intense pour un acteur pendant le tournage d’un Transformers ?
Tout. Par exemple, nous avons filmé la plus grosse explosion jamais tournée avec des acteurs et non des cascadeurs. Tous les poils de ma nuque ont roussi. 2 300 litres d’essence ont explosé derrière moi. C’était une explosion en quatre temps. La première explosion était à 180 m de moi. Dès cette explosion, j’ai commencé à courir car toute la ville devait être détruite en cinq secondes et je me trouvais juste à côté de la quatrième et dernière bombe. Si l’artificier foirait son coup, j’étais mort. C’est plutôt exaltant.
Apprenez-vous quelque chose en tant qu’acteur sur un film comme celui-ci ?
C’est clair que ce n’est pas Le dernier tango à Paris. Ce n’est pas Butch Cassidy. Ce n’est pas de l’art dramatique façon Actor’s Studio. C’est Transformers, avec une réalité façon cartoon. Il y a de grosses explosions, de jolies femmes, des bolides et de la folie. Nous n’essayons pas de prétendre à autre chose. Et ce n’est pas comme si le public voulait autre chose. Mais nous travaillons aussi sur d’autres aspects du film pour ceux qui veulent justement autre chose. Le film est plus rapide, plus fort, plus grand mais aussi plus intelligent. Il y a plus d’humour. Il n’y a pas beaucoup à apprendre en tant qu’acteur sur un tel film. C’est plus une histoire d’endurance et de résistance. Sur un tel film, vous êtes plus un athlète qu’un artiste. Vous n’avez pas besoin d’être Marlon Brando pour jouer dans Transformers.
A un moment vous vouliez arrêter de jouer pour poursuivre vos études. Avez-vous abandonné cette idée ?
Steven [Spielberg, NDLR] en a décidé autrement. Il a décidé de faire plus de films, je n’allais pas lui dire : « Non, Steven, je ne veux pas faire d’autres films avec toi, je veux apprendre à faire des films dans une classe et lire des biographies sur toi. » (Rires)
Vous semblez ne jamais arrêter de travailler.
J’ai 22 ans, je suis supposé travailler dur à mon âge. Je ne voudrai pas avoir ce rythme à 40 ans. Quand vous en parlez à Harrison [Ford, NDLR]… Il m’a beaucoup appris. Vous êtes supposé travailler quand vous avez du travail. Surtout avec la crise aujourd’hui. C’est une bénédiction d’avoir du travail en tant qu’acteur. J’ai pas mal d’amis qui sont au chômage en ce moment. J’aime avoir du temps libre mais si cela ne dure pas plus d’un mois. Après, je m’ennuie et je veux recommencer à travailler. Je suis content de travailler autant. Je ne le ferai pas si je n’aimais pas cela. Personne ne m’oblige à être là.
Pensez-vous parfois aux changements survenus dans votre vie ces dernières années ?
J’y réfléchirais peut-être si j’avais plus de temps libre. Je ne pense pas que grand-chose a changé. Mike me crie toujours dessus comme sur le premier film. Il y a aussi une certaine humilité de retrouver la même équipe. Ils m’ont connu quand je n’étais rien, que je n’avais fait qu’un ou deux films. C’est une piqûre de rappel de se retrouver avec des gens qui vous traitent de la même façon que sur le premier film. Cette équipe est comme ma famille. Je passe plus de temps avec eux qu’avec ma vraie famille et ils n’ont pas vraiment senti de changement. Mais j’ai 22 ans, j’apprends encore.
Vous commencez également à interpréter des personnages plus adultes, comme dans Paranoïak de D.J. Caruso.
Je vieillis. A 22 ans, je ne vais pas jouer les ados de 15 ans. Cette transition de 18 à 25 ans m’arrivant dans la vie réelle, elle doit aussi arriver à l’écran. Je veux rester dans ma tranche d’âge mais je cherche aussi des rôles plus matures.
Des rumeurs parlent de Y : The Last Man comme de votre prochain projet…
Non. Le scénario n’est pas encore prêt et je ne crois pas que D.J. [Caruso, NDLR] ait envie de tourner ce film tout de suite. Mais c’est mon comic book préféré, donc je ne lâche pas l’affaire.
Crédit photos : © Paramount Pictures
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