Un talent en or massif est comme une lettre d’amour à l’acteur Nicolas Cage et à ses films. Le point de départ du long métrage réalisé par Tom Gormican consiste à s’appuyer sur l’impressionnante filmographie de la légende du septième art – oscarisée pour Leaving Las Vegas et star des films tels que Rock, Volte/Face, Eclair de lune et plus récemment Pig – pour mieux la tourner en dérision et s’amuser d’une version romancée de Nicolas Cage, baptisée Nick Cage. Un talent en or massif sort en salles ce 20 avril 2022.
L’histoire
Dans le scénario signé Tom Gormican et Kevin Etten, la star de cinéma Nick Cage (Nicolas Cage) traverse une période difficile. Il a perdu sa créativité, il a accumulé de nombreuses dettes et il s’éloigne de plus en plus de sa famille. Pour des raisons financières et par dépit de ne toujours pas voir arriver le grand rôle qui relancera sa carrière, il accepte une offre d’un million de dollars pour assister à la fête d’anniversaire de son plus grand fan Javi Gutierrez (Pedro Pascal), sur l’île de Majorque. Les choses prennent une tournure inattendue lorsque Nick Cage apprend que son hôte est en fait un dangereux criminel surveillé par la CIA.
Une idée étrange mais inspirée
Pourquoi Nicolas Cage ? “Nicolas Cage possède un talent fou et peut s’attaquer à n’importe quel genre,” explique le scénariste et réalisateur Tom Gormican. “Il existe très peu d’acteurs aussi éclectiques que lui, capables de passer sans mal de la comédie au drame – parfois au sein d’un même film – et je trouve cela fascinant. Nicolas est devenu un phénomène qui dépasse son statut d’acteur. Il est à présent une icône culturelle. Alors que la culture devient de plus en plus surprenante et la mode de plus en plus excentrique, Nicolas Cage s’impose comme le saint patron de l’étrangeté ! Les gens sont contents rien qu’en voyant son visage. C’est franchement intéressant. J’ai donc voulu creuser le sujet et mieux cerner sa personnalité.” Pour mieux la prendre à contre-pied. La version de Nicolas Cage dans le film est en effet très romancée et loin de la vraie personnalité du comédien.
Trois Cage pour le prix d’un
Dans le film, Nicolas Cage interprète deux versions fictives de lui-même : Nick Cage, un acteur névrosé, super angoissé et mégalomane, et Nicky, une version plus jeune du comédien, fruit de son imagination et qui se matérialise pour discuter avec le “vieux” Cage, et uniquement obsédée par la célébrité et son ancien statut de star.
Pour créer Nicky, le réalisateur Tom Gormican a pensé au personnage de Cameron Poe interprété par Nicolas Cage dans Les ailes de l’enfer (1997). Mais l’acteur l’en a dissuadé, en lui précisant que s’il voulait voir une version absurde de lui, il fallait plutôt prendre celui qu’il était en 1990, pendant la promotion de Sailor & Lula, et notamment lors de sa participation au talk show Wogan, en Angleterre. “C’est complètement ridicule,” se souvient le comédien. “Je n’aime vraiment pas ce type. Il est irrévérencieux, il est arrogant, il est odieux. Je pense qu’il serait le modèle parfait pour une version jeune de Nick Cage afin de tourmenter le Nick Cage contemporain.”
Nicolas Cage a d’abord dit non
Au départ, l’acteur ne souhaitait pas participer au projet. Il ne voyait pas l’intérêt de jouer son propre rôle dans un film. Il ne voulait pas non plus que ce soit quelque chose de strictement moqueur ou comme un sketch du Saturday Night Live.
“Et puis, j’ai reçu une lettre adorable de Tom et j’ai lu son scénario. La première partie m’a vraiment terrifié. Mais en avançant dans la lecture je me suis dit que Tom nous embarquait dans une aventure formidablement exaltante. Je surnomme Tom ‘le cerveau’ parce que le film est vraiment le produit de ses fantasmes, de son regard sur les médias et Internet, mais aussi de moments difficiles que j’ai traversés dans ma vie personnelle et qui ont été rendus publics. Le scénario se nourrit aussi d’interviews que j’ai données et de choses qui m’ont toujours intéressé.”
“Fondamentalement, le film est une pure fiction qui s’inspire de l’idée que Tom se fait de ma vie. Il s’agit d’une version de Nicolas Cage réinventée par Tom. Mais j’ai la conviction que ce dont vous avez peur, est la chose vers laquelle vous devriez aller parce que vous pourriez apprendre quelque chose. Dans la limite du raisonnable et tant que vous ne vous faites pas de mal à vous-même ou à autrui. J’ai donc finalement dit oui.”
Deux grandes différences
La famille. Nicolas Cage a dit à Tom Gormican : “Il n’y a pas de version d’un Nick Cage qui ne veut pas passer du temps avec ses enfants. Ce n’est tout simplement pas moi. Pour moi, dans ma propre vie, la famille passe avant tout. J’ai refusé d’énormes opportunités à cause de cela. Lorsque j’étais en instance de divorce [d’avec Patricia Arquette], je ne voulais pas laisser mon fils Weston pour aller en Nouvelle-Zélande pendant trois ans tourner Le Seigneur des anneaux ou Matrix. Mon choix a toujours été de rester à Los Angeles et d’être avec mon fils.”
Le travail. Nicolas Cage a ajouté : “L’autre chose est que je n’ai pas l’esprit de carrière. Mon mantra a toujours été ‘le travail’. Je n’ai jamais eu de ‘carrière’, je n’ai eu que du ‘travail’. Et je prends mon travail au sérieux. Quand on commence à être trop axé sur sa carrière, on commence à avoir trop confiance en soi et à avoir des problèmes. Et on commence à jouer les divas, à commettre des erreurs. C’est une pente glissante.”
Tom Gormican lui a répondu : “Tu as raison. Ce n’est pas toi. C’est en partie pour cela qu’il s’agit d’une interprétation fictive de toi. C’est un film. On raconte une histoire, et l’idée est que ce personnage évolue. Nous devons donner un arc à ce personnage.”
Un vrai point commun
L’adoration de Nicolas Cage pour le film Le Cabinet du docteur Caligari (1920), un film expressionniste et muet allemand de Robert Wiene, est exacte. Elle est même si extrême que Tom Gormican en a fait un élément récurrent de l’intrigue d’Un talent en or massif. Le réalisateur a même tourné une série de séquences en noir et blanc inspirées du Cabinet du docteur Caligari qui reprend des longs métrages de l’acteur. Ce passage a cependant été coupé au montage final. Nicolas Cage espère qu’il sera sur l’édition vidéo…
Crédit photos : © Lionsgate/Metropolitan Export