Le métier :
Le superviseur des effets numériques intervient en post-production pour modifier les images d’un film : changer un bout de décor, multiplier les supporters dans une tribune, gonfler une explosion, rendre un sourire plus blanc, amincir des jambes, effacer les câbles des cascadeurs, créer des bestioles immondes… Après en avoir discuté avec le réalisateur, il définit sa bible, un document qui décrit chaque plan, les effets qui seront utilisés, comment la scène sera tournée… Cette bible suit le superviseur pendant tout le tournage (il assiste d’ailleurs aux scènes qui nécessitent des effets visuels) et suit ensuite les opérateurs pendant qu’ils truquent les images, et ce jusqu’à la livraison du produit final.
Paroles de pros :
Thomas Duval (36 heures à tuer) :
« Le mieux est de travailler en amont du film, être là dès sa préparation afin d’anticiper et de conseiller le réalisateur. On parle du projet, on dépouille le scénario, on détermine le nombre de plans à truquer. J’essaye de comprendre la vision du réalisateur afin de lui proposer des solutions adéquates et de déterminer une technique de tournage qui soit adaptée à une technique de trucage. Cette dernière doit aussi être conforme à un budget, afin de mettre l’argent là où c’est le plus payant à l’image. L’argent allant avant tout pour les scènes qui ne pourraient exister sans effets spéciaux. »
Thomas Duval (36 heures à tuer) :
« Il est amusant de voir comment une petite phrase toute simple, que l’auteur a mis trois secondes à écrire, peut nous donner quatre mois de travail pour la mettre en images. Dans La cité des enfants perdus, la phrase ‘Le bateau arrive et défonce le ponton.’ a été apocalyptique à créer. Imaginez ce que j’ai pensé quand pour Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre j’ai lu ‘Le Nil serpente gracieusement avec le Napadélis au loin’. »
Thomas Duval (36 heures à tuer) :
« En France, on envie le budget et le temps de préparation dont disposent les Américains sur certains films. On est rarement payé en pré-production pour la recherche, sauf sur les gros films tels qu’Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre où on a travaillé pendant deux à trois mois afin de déterminer la meilleure technique à adopter par rapport aux désirs du réalisateur. Mais on est loin des deux ans de recherche pour créer les effets de Matrix. La France n’a pas encore la culture des effets spéciaux. »
Qualités nécessaires :
Patience
Imagination
Etre technicien et artiste
Etre à l’écoute
S’intéresser à toutes les techniques des effets spéciaux
Le salaire :
A partir de 160 €/jour.
Quelques formations :
Gobelins – L’École de l’image
Rubika (L’école des talents de la création numérique)
EICAR (École internationale de création audiovisuelle et de réalisation)
ESEC (École supérieure libre d’études cinématographiques)
ESRA (École supérieure de réalisation audiovisuelle)
IIIS (Institut international de l’image et du son)
ENSAD (Ecole nationale supérieure des arts décoratifs)
ESAAT (École supérieure des arts appliqués et du textile)