Le métier :
C’est une spécialité de la cascade. Le maître d’armes est avant tout un coordinateur de cascades et un chorégraphe de combats qui adapte l’escrime au spectacle. Il entraîne l’acteur pour le transformer en fine lame, il lui apprend les gestes de base, puis les mouvements et la chorégraphie du combat. Il règle enfin les duels qu’il a suggérés au réalisateur.
Paroles de pros :
Michel Carliez (Belles familles) :
« Je discute avec les comédiens de leur personnage afin de respecter leur personnalité respective dans le combat. Un combat reste une scène de comédie. Les gestes remplacent juste les mots. Quand j’enseigne l’escrime spectacle à un comédien, je l’oriente vers quelque chose qui se rapproche de son personnage afin que ses mouvements soient aussi parlants que ses dialogues. Et je me sers autant de ses aptitudes que de ses inaptitudes. Sur Les liaisons dangereuses, John Malkovitch n’avait rien d’un foudre de guerre. Mon confrère William Hobbs et moi-même n’avons pas cherché à contrer ses ‘défauts’ parce que dans ce cas ils apportaient quelque chose de plus à son personnage. John a su utiliser ses talents de comédien pour habiter ses ‘défauts’, ce qui, à l’écran, lui donne une personnalité crédible, peu orthodoxe c’est vrai, mais nullement ridicule. »
Michel Carliez (Belles familles) :
« Je donne l’illusion qu’il existe des coups nouveaux en mélangeant les différentes disciplines que je connais (dont les arts martiaux) ou en ajoutant une touche d’escrime moderne à un duel à l’ancienne (imperceptible pour le néophyte). Aujourd’hui, les sports sont de plus en plus spectaculaires. Les combats doivent aller dans ce sens. Avant, on pouvait faire durer un combat, maintenant, il faut des affrontements courts, même s’ils n’ont rien à voir avec l’escrime traditionnelle. »
Michel Carliez (Belles familles) :
« On triche un peu dans les duels. Les mouvements sont élargis, les gestes sont parfois plus lents. Les acteurs marquent des pauses dramatiques et jouent avec leur corps pour montrer qu’ils sentent le danger ou qu’ils sont le danger. On complote aussi avec le directeur de la photographie sur le choix des lames. Certaines sont plus larges et brillantes, d’autres sont si fines qu’il faut la lumière pour les grossir et les faire passer pour dangereuses. »
Qualités nécessaires :
Pédagogie
Psychologie
Patience
Sang froid
Connaissances artistiques et cinématographiques
Le salaire :
A partir de 460 € /jour.
Quelques formations :
Arts martiaux, cascade, escrime, art dramatique.