Le métier :
L’étalonneur est l’un des derniers techniciens à intervenir sur un film. Il a pour mission de restituer ce que le réalisateur et le directeur de la photographie ont rêvé et filmé en termes de colorimétrie et de densité lumineuse afin de donner un côté linéaire au film et qu’il n’y ait pas de différence entre les plans. Il étalonne le film plan par plan, il cherche d’abord à obtenir les bonnes couleurs, puis il joue avec le clair et le sombre. Il fait ensuite tirer un positif qu’il projette afin de le juger puis rectifie les données dans son ordinateur et refait faire un tirage. Et ainsi de suite jusqu’à ce que le réalisateur et le directeur de la photo soient totalement satisfaits.
Paroles de pros :
Patrick Delamotte (Nos Retrouvailles) :
« A chaque étalonnage, de nombreux paramètres entrent en compte. Il existe une cinquantaine de pellicules différentes de par leur marque, leur sensibilité, leur rendu colorimétrique et leur utilisation (lumière du jour, lumière artificielle…). Il existe aussi diverses caméras qui disposent de plusieurs optiques. Deux objectifs ne transmettent pas la lumière de la même façon, il y a toujours des distorsions chromatiques. Il y a aussi les bains de développement, les lampes de tirage… Au final, tous les films ont besoin d’un étalonnage. Sans lui, ils seraient difficilement regardables. »
Patrick Delamotte (Nos Retrouvailles) :
« Le côté artistique et technique du métier s’accompagne aussi d’une grande part de psychologie. Je dois comprendre mes clients, en l’occurrence le réalisateur et le directeur photo. Je ne dois pas les trahir. On discute séquence par séquence, plan par plan. Parfois, ils sont en bisbille car le directeur photo est axé sur les images à effets mais où on ne voit pas grand chose, alors que le réalisateur veut que l’on voit ses comédiens. J’essaye de faire la balance entre les deux, de les conseiller techniquement, mais ce sont eux les décideurs. »
Bruno Patin (Ce que le jour doit à la nuit) :
« L’étalonnage numérique efface mes quinze ans de frustration d’étalonneur photochimique. Le numérique présente des possibilités innombrables : on peut faire de l’étalonnage progressif, des masques par plan, des zones dans l’image… C’est presque un travail d’infographiste. On peut changer d’avis rapidement. Si le réalisateur veut des images plus chaudes ou plus froides, je les lui donne en un clic. Les possibilités sont telles que l’étalonnage est plus poussé, donc dure plus longtemps et coûte plus cher qu’un étalonnage photochimique. Un film d’1h30 peut prendre jusqu’à cinq semaines (trois jours en photochimique). Sur Deux frères, tourné à 95% en haute définition, il a fallu sept semaines. Je devais faire attention jusqu’au pelage des tigres par rapport à la végétation. »
Qualités nécessaires :
Observation
Résistance physique
Diplomatie
Le salaire :
A partir de 908,26 €/Sem.
Quelques formations :
La Fémis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son)
Louis Lumière – ENSLL (École nationale supérieure Louis-Lumière)
ESRA (École supérieure de réalisation audiovisuelle)
IIIS (Institut international de l’image et du son)
INSAS (Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion)
BTS métiers de l’audiovisuel, option métiers de l’image (pour connaître quels établissements dispensent cette formation, faites une recherche sur le site de l’Onisep)