Dans The Amateur, Rami Malek incarne un espion pas comme les autres. Génie du chiffre, introverti et brisé par le deuil, il se lance dans une traque solitaire des assassins de sa femme. Le réalisateur James Hawes a relevé quelques challenges pour mettre en scène son film, entre thriller d’espionnage et drame intime, et offrir un regard neuf sur le genre, en misant sur l’émotion, la subtilité et de l’action spectaculaire. The Amateur sort en salles ce 9 avril.
L’histoire
Charlie Heller (Rami Malek, vu notamment dans Mourir peut attendre) est un cryptographe de la CIA. Il effectue ses missions depuis les sous-sols du quartier général de l’agence, à Langley (Virginie). Homme aussi brillant qu’introverti, il voit son existence basculer lorsque sa femme Sarah (Rachel Brosnahan) est assassinée durant une attaque terroriste perpétrée à Londres. Face à l’inaction de sa hiérarchie, il prend l’affaire en mains. Il traque alors les meurtriers, n’ayant pour armes que son intelligence et son ingéniosité.
Comment sortir l’espion des sentiers battus ?
Charlie Heller est un espion. Mais il n’a rien de James Bond ou de Jason Bourne. C’est un homme ordinaire qui doit faire face à la mort de sa femme et à un monde qui dépasse largement son domaine de compétence. Il compense son incapacité à exécuter les prouesses physiques typiques d’un agent de la CIA par une intelligence et une ingéniosité au-dessus de la moyenne. « Charlie travaille à la CIA au sein d’un service où il passe inaperçu en raison de la nature-même de son travail », confirme son interprète Rami Malek. « Il n’a rien d’un agent tactique typique de la CIA ou du FBI. Cependant, il est extrêmement intelligent et plein de ressources. Je voulais jouer dans un film d’action élégant, sophistiqué, intelligent et vu à travers le prisme d’un homme qu’on a sous-estimé. Charlie Heller m’a donné l’occasion d’explorer les complexités d’une personne ordinaire plongée dans des circonstances extraordinaires. Je souhaitais incarne un homme qui ne soit pas un héros d’action stéréotypé, qui, bien au contraire, ait les pieds sur terre et puisse agir de manière remarquable. »
Contrairement aux héros d’action typiques, Charlie ne devient pas immédiatement une machine bien huilée de violence et de précision. En revanche, il apprend à utiliser les véritables compétences qu’il possède déjà et à naviguer dans le monde obscur de l’espionnage et de la vengeance personnelle. « Nous avons tous vu ces films où quelqu’un se transforme en ninja et se retrouve soudainement doté de compétences dignes de Jason Bourne », précise le réalisateur James Hawes. « C’est totalement infondé, irréaliste et c’est bien ce que nous avons cherché à éviter ici. Nous n’avons jamais laissé le personnage accomplir quelque chose dont il était incapable. Il ne se met pas à bouger différemment, pas plus qu’il ne devient un tireur d’élite. »
Comment éviter le mélo d’une tragédie ?
La paisible vie de Charlie Heller vole en éclats le jour où sa femme Sarah est assassinée. The Amateur n’est pas seulement une histoire d’espions mais aussi une exploration et une méditation sur la perte, le deuil et le processus compliqué consistant à aller de l’avant après une tragédie. « Si vous deviez perdre l’amour de votre vie, jusqu’où iriez-vous pour vous assurer que votre âme sœur, cette personne remarquable qui a changé votre vie, ne soit pas injustement oubliée ? », s’interroge Rami Malek dont l’interprétation, tout en nuances, montre autant la fragilité de Charlie que sa force intérieure. Son personnage ira jusqu’au désir d’une vengeance implacable.
La profondeur émotionnelle, magnifique et nécessaire pour s’attacher à Charlie et le comprendre, se mêle ainsi brillamment à l’univers de l’espionnage et aux enjeux forts des scènes d’action. « J’ai profondément ancré The Amateur sur les émotions que traversent les protagonistes », remarque James Hawes qui a su équilibrer des moments simples et humbles à des séquences emplies de frénésie et de suspense. « Le voyage qu’ils entreprennent relève autant du ressenti que du thriller. C’est cette combinaison qui m’a séduit. »
Comment renouveler l’action d’un thriller ?
La séquence de l’effondrement de la piscine à Madrid est l’une des séquences les plus spectaculaires de The Amateur. James Hawes l’a en partie tournée à la piscine de l’Embassy Gardens Vauxhall Hotel à Londres. L’établissement possède une passerelle de verre suspendue entre deux bâtiments à 35 mètres de hauteur.
Pour donner vie à cette scène, l’équipe a repoussé les limites des effets spéciaux et de la simulation numérique. « Nous avons construit une version partielle de la piscine et utilisé un système d’effets spéciaux pour briser les parois », explique le superviseur des effets spéciaux Jan Maroske (Inception). « Nous avons ensuite suspendu l’acteur à des câbles puis l’avons passé par-dessus bord afin de capturer la panique sur son visage lors de sa chute. »
Le plus grand défi résidait cependant dans la création d’une eau réaliste. « Nous ne pouvions pas utiliser de petits trucages comme dans les films catastrophes des années 1950 », poursuit Jan Maroske. « Nous avons donc créé des simulations complexes sur ordinateur pour que l’eau paraisse réelle. » Pour obtenir la lueur bleue, l’équipe a reproduit les conditions d’éclairage grâce à des effets numériques . « Depuis son fond, la piscine était éclairée par des LED bleues », continue Jan Maroske. « Cela lui conférait une lueur magique, avec l’eau qui entre et sort de la lumière en retombant sur le sol »
À mesure que les fissures dans la structure de la piscine s’étendaient, des systèmes d’effets spéciaux simulaient également des bulles s’élevant des parois brisées, ajoutant une couche de réalisme supplémentaire au chaos. La post-production a ajouté les lézardes tandis que le plan final a associé effets pratiques et effets visuels afin de parfaire la fluidité de la séquence.
Crédit photos : © 20th Century Studios / The Walt Disney Company