Indiana Jones ou l’histoire d’une saga – Partie 4 : La Dernière Croisade

Tout comme pour les deux premiers opus, George Lucas est à l’origine de l’histoire d’Indiana Jones et la dernière croisade. Il veut parler du Saint-Graal. Steven Spielberg veut une histoire sur la relation père-fils. Les deux hommes associent leurs idées et confient le scénario à Menno Meyjes (La Couleur pourpre) avec quelques consignes : le retour des nazis comme méchants et un ton plus léger façon L’Arche perdue. Le scénario ne convainc pas le réalisateur et Jeffrey Boam (Dead zone, L’Aventure intérieure) est engagé. Ce dernier veut révéler les mystères du personnage et expliquer comment Indiana Jones est devenu Indiana Jones.

La jeunesse d’Indy

George Lucas pense alors à un jeune Indy pour la scène d’ouverture où on apprendrait l’origine de sa phobie pour les serpents, de sa cicatrice, de ses vêtements, de son fouet… Harrison Ford, qui a déjà travaillé avec River Phoenix qui jouait son fils sur Mosquito Coast, suggère le comédien pour l’incarner jeune. Pour le personnage de Henry Jones Sr., Steven Spielberg ne pense qu’à Sean Connery. L’acteur écossais demande cependant quelques modifications sur le rôle avant de l’accepter : il le veut plus énergique, plus victorien et donquichottesque, moins grincheux, avec plus d’humour et surtout, il veut qu’il apparaisse plus tôt dans l’histoire. Le choix de la nouvelle Indy girl se porte sur Alison Doody, une actrice irlandaise de 24 ans, pour interpréter Elsa Schneider, un personnage féminin aussi fort que Marion Ravenwood et quelque part l’égale d’Indy en matière de connaissance et de détermination.

Le tournage commence en mai 1988 à Almeria, en Espagne, pour la poursuite en tank puis à Majorque pour la scène où l’avion fonce sur la voiture d’Indy, et enfin à Granada pour la scène de gare avec Sallah et Marcus Brody. La production rejoint ensuite les studios Elstree pour la scène du bateau où Indy récupère la croix de Coronado, les intérieurs de la bibliothèque et du temple du Graal, les catacombes vénitiens et leurs 2 000 rats puis l’Essex pour tourner la poursuite en bateaux avant d’embarquer pour Venise pour des scènes d’extérieurs et finir en Jordanie pour filmer l’extérieur du temple de Pétra, doublure du temple du Graal. Les prises de vues principales s’achèvent au Nouveau Mexique, aux Etats-Unis, en août 1988 avec la scène d’ouverture du jeune Indy.

Un père, un fils mais deux gamins

Pendant ces trois mois et demi de tournage sans temps mort, l’ambiance est des plus détendues. Les acteurs ne cessent de plaisanter, Harrison Ford et Sean Connery en tête. Le premier, ne parvenant pas à garder son chapeau sur la tête dans la poursuite du tank, fait mine de se l’agrafer au front, le second passe son temps à taquiner Alison Doody dès qu’il la voit. Et les deux n’hésitent pas à retirer leur pantalon pour mieux supporter la chaleur du décor du zeppelin.

Cette bonne humeur se ressent à l’écran et quand le film sort le 24 mai 1989, tous admettent que l’idée d’Indy et de son père est de pur génie et qu’elle donne un second souffle à la franchise. L’alchimie entre Sean Connery et Harrison Ford et le plaisir qu’ils ont à jouer ensemble sont évidents et se poursuivent hors caméra, les deux acteurs s’appelant « junior » et « père » dès qu’ils le peuvent.

Sans surprise, le film récolte 494,8 M$ dans le monde. Le public en redemande. Mais les trois principaux protagonistes George Lucas, Steven Spielberg et Harrison Ford préfèrent se concentrer sur d’autres projets. Il faudra attendre 19 ans pour voir une quatrième aventure.

 Article paru dans Ciné Live – Hors-série Indiana Jones – 2008

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