La production des Aventuriers de l’arche perdue débarque à La Rochelle, en France, le 23 juin 1980. La toute première scène est prévue à la base de sous-marins du port autonome, conservée comme au temps de la Deuxième Guerre mondiale. Frank Marshall a récupéré le sous-marin de Das Boat et trouvé un cargo égyptien en Irlande pour jouer le Bantu Wind. Tout commence bien. Sauf que Météo France est en grève et Frank Marshall doit sortir tous les matins vérifier le temps afin de déterminer s’il est prudent ou non de tourner en mer. Deux jours sont perdus à cause du mauvais temps.
Les péripéties continuent une fois aux studios Elstree, en Angleterre. Alfred Molina, qui fait ses débuts au cinéma, ouvre le bal, terrorisé par les dizaines de tarentules qui se baladent sur lui pour une des scènes dans le temple sud-américain. Puis Steven Spielberg a des sueurs froides en acceptant que Harrison Ford fasse la cascade où il est poursuivi par un énorme rocher. Ce dernier est surélevé dans le décor pour que l’acteur ne soit pas écrasé en cas de chute. Mais sous cette boule de 150 kg de fibre de verre, il maigrirait quand même un grand coup.
Ensuite, Harrison Ford et Karen Allen se retrouvent au milieu de 6 500 serpents pour la séquence du Puits des âmes. Si l’acteur porte bottes, pantalon et veste de cuir, l’actrice n’est vêtue que d’une robe légère. Quand la situation devient trop intenable pour elle, sa doublure prend sa place puis le dresseur, Steve Edge, après s’être rasé les jambes et avoir enfilé la robe de Marion. Pendant ce temps-là, sur un autre plateau, le feu détruit la moitié du décor du bar de Marion.
La Tunisie n’est pas non plus de tout repos. A cause de la chaleur (55°) et la nourriture locale, toute l’équipe souffre de dysenterie. Sauf Steven Spielberg qui ne mange que des conserves importées d’Angleterre. Cette indisposition est cependant à l’origine d’une des scènes cultes du film. Indiana Jones doit affronter au fouet un Egyptien armé d’un grand sabre. Harrison Ford, loin d’être en forme, suggère au réalisateur de « juste descendre cet enfoiré ! ». Après tout, avec Marion en danger, il ne va pas encore perdre dix minutes dans une bagarre. Puis quand Steven Spielberg tourne le pugilat entre Indiana Jones et le mécanicien sous l’aile volante, c’est pour voir Harrison Ford se faire quasiment écrasé par une roue. L’acteur a glissé sur le sable et la roue de l’appareil a commencé à lui rouler sur la jambe. Il ne doit son salut qu’aux freins de l’avion et à la chaleur qui a dégonflé la roue mais il s’abîme quand même les ligaments du genou.
La fin du tournage, à Hawaï, continue dans cette mauvaise veine. L’hydravion avec lequel Indiana Jones échappe aux Hovitos fait un amerrissage forcé peu de temps après son décollage. Harrison Ford a laissé pendre ses jambes à l’extérieur pour plus de réalisme. Ajouté au poids de la caméra, l’appareil a été déséquilibré. Les deux hommes s’en sortent indemnes et l’hydravion avec ses flotteurs déchirés. La seconde prise sera réussie.
Comme le film, qui sort le 21 juin 1981 aux Etats-Unis. Le succès est immédiat. A l’instar de Star Wars à la fin des années 1970, Indiana Jones est un ovni dans le cinéma de ce début des années 1980. Il dépoussière le film d’aventures, mêle magie et fantastique et entraîne les spectateurs à la fois dans un grand huit à couper le souffler et dans une quête fascinante et mystérieuse. Le film rapporte 384 M$ de par le monde. Une suite s’impose.
Article paru dans Ciné Live – Hors-série Indiana Jones – 2008
Indiana Jones ou l’histoire d’une saga – Partie 3 : Le Temple maudit
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