Marc Bendavid, Melissa O’Neil, Anthony Lemke, Alex Mallari Jr., Jodelle Ferland, Roger R. Cross et Zoie Palmer. Les sept acteurs principaux de Dark Matter, présentent la série et leur rôle et reviennent sur la difficulté de construire un personnage sans mémoire.
Pourriez-vous présenter chacun votre personnage ?
Marc Bendavid/Un : C’est celui qui le plus le sentiment d’être un poisson hors de l’eau. C’est le seul qui ne parvient pas à donner du sens à ce qui arrive. Les autres ont l’air de trouver leur place mais pas lui. Il sait toujours ce qui est juste à faire mais quand il se lance, il rate tout. Il ne fait rien comme un héros.
Melissa O’Neil/Deux : Elle assume le rôle de leader dans le vaisseau parce qu’elle apprend vite. Elle sait comment se débarrasser des gêneurs. Elle est raisonnée et prend ses décisions en suivant la morale. Elle fait tout comme il faut sauf quand les gens auxquels elle tient sont menacés. Là, elle devient quelqu’un de totalement différent. Elle est passée maître dans le combat et est une dure à cuire.
Anthony Lemke/Trois : Il est émotionnel et impétueux. Il ne mâche pas ses mots et est un des seuls à accepter ce qu’il apprend sur son passé. Il est du genre « la fin justifie les moyens ». Au fond, il a plutôt les pieds sur terre mais quelque chose lui est arrivé dans le passé qui le force à cacher qui il est réellement.
Alex Mallari Jr./Quatre : Il est l’opposé de Trois. Il est calculateur et tout ce qu’il fait a un but précis. Quelque chose dans son passé lui a fait dresser un mur autour de lui. Quand il découvre son passé et commence à le creuser – et à l’accepter – il réalise toute la souffrance qu’il représente. A la première lecture de sa description, il m’a rappelé ce qu’a dit Bruce Lee dans une interview au sujet de l’eau à savoir que dans l’eau, il y a beaucoup plus que juste de l’eau. C’est exactement ce qu’est Quatre. Et en plus, c’est un tueur impitoyable.
Jodelle Ferland/Cinq : Elle est la technicienne du vaisseau. Elle est douée pour réparer les choses. C’est la plus jeune et elle a beaucoup de mal à déterminer sa place parmi les autres. Elle n’a pas vraiment le sentiment de faire partie de l’équipe ni que l’équipe la voit pour ce qu’elle est. Elle a beaucoup de talent mais certains membres de l’équipe pensent qu’elle n’est pas aussi capable qu’eux parce qu’elle est jeune. Pendant toute la saison, elle va essayer de leur prouver qu’elle est aussi douée qu’eux et qu’elle a sa place dans l’équipe.
Roger R. Cross/Six : Il est à la fois protecteur et réaliste. Il a de grands espoirs pour la suite et aime avoir une cause à défendre. Il aime avoir un but à atteindre sinon, il ne sent inutile. Sa conscience le rappelle à l’ordre mais elle le laisse tranquille dans certains cas. Vous découvrez plus tard pourquoi il est comme cela.
Zoie Palmer/l’Androïde : D’une certaine façon, elle a une âme d’enfant tout en étant au service des autres dans le vaisseau. Je suis liée au vaisseau via mes neurones et je peux le piloter. Je ne comprends ni l’humour humain ni l’ironie, ce qui fait que je prends tout au premier degré et que je comprends les choses de travers. Ce n’est pas facile de la décrire. L’Androïde est plus que ce qu’il n’y paraît. Je suis très différente à la fin de la saison.
Comment pouvez-vous construire un personnage qui n’a ni passé ni souvenir ?
Roger R. Cross/Six : Cela fait partie du côté amusant, non ? Nous avons reçu quelques infos sur le passé de notre personnage mais le plaisir est de découvrir son personnage en même temps que le public. Nous devinons les choses et parfois nous hésitons et faisons des erreurs. Je pense que ça va amuser le public de découvrir les choses en même temps que nous.
Zoie Palmer/l’Androïde : C’est comme cela sur beaucoup de séries. Souvent vous recevez le scénario très tard. Ici, nous avons eu de la chance de recevoir les scénarios très rapidement mais souvent, quand vous tournez un épisode, vous n’avez pas le scénario de l’épisode suivant. Vous ne savez donc pas où va votre personnage et vous commencez à prendre des décisions mais de façon à pouvoir toujours changer les choses au cas où ce qui arrive vraiment soit différent de ce que vous aviez imaginé.
Anthony Lemke/Trois : Nous ne savions rien de notre passé mais nous avons reçu les scénarios des neuf premiers épisodes avant de commencer le tournage du pilote. Nous savons comment l’histoire se déroule, cela aide.
Pourquoi vouliez-vous jouer dans une série de science-fiction ?
Anthony Lemke/Trois : Parce que vous faites ce que vous faisiez quand vous étiez gamin. Vous jouez et l’élément de science-fiction ajoute à l’histoire. Je suis resté très enfant et à l’époque, je jouais à Star Wars et à Cosmos 1999. Mon premier amour était d’ailleurs le personnage de Maya dans Cosmos 1999.
Marc Bendavid/Un : Je ne jouais pas à cela quand j’étais môme. Je n’avais aucune expérience dans le domaine avant Dark Matter. J’ai vu quelques épisodes de Star Wars et c’est à peu près tout. Quand j’ai discuté avec Joe ([Mallozzi, showrunner et co-créateur de la série] et Paul [Mullie, scénariste et co-créateur], je leur ai même demandé si je devais rattraper la série Battlestar Galactica. Mais cette série est très drôle : personne ne s’entend sur le vaisseau, il y a des bagarres, des explosions et des gens nous poursuivent tout le temps. Tout ce que vous vouliez faire quand vous étiez enfant, nous l’avons fait les cinq premiers jours de tournage.
Zoie Palmer/l’Androïde : C’est aussi magique. Le monde de la science-fiction, contrairement à une série procédurale, possède tant d’imagination. C’est comme une cour d’école pour adultes. En tout cas, c’est l’impression que cela me donne.
Roger R. Cross/Six : J’ai fait beaucoup de science-fiction. Mais quel que soit le genre, si vous avez une bonne histoire, le résultat peut-être génial. J’adore cela tant que j’ai un personnage intéressant et bien développé.
Pourquoi selon vous, le public va-t-il s’intéresser à cette série ?
Marc Bendavid/Un : Parce qu’elle est très bien écrite. Vous dévorez les scénarios à mesure que vous les recevez. De bons auteurs participent à l’écriture. Tout le monde trouve les scénarios bons.
Roger R. Cross/Six : Nous avons d’excellents personnages, une belle évolution, des décors géniaux, un vaisseau spatial et de l’action. La série va vraiment intriguer le public. Les effets spéciaux sont géniaux et tout le monde va trouver cela sympa à regarder.
Zoie Palmer/l’Androïde : La dynamique entre les personnages et les relations entre eux sont très intéressantes et pleines de vie.
Roger R. Cross/Six : Cela ressemble à une famille dysfonctionnelle à bien des égards. Ils se prennent souvent la tête mais ils savent aussi qu’ils peuvent compter les uns sur les autres ce qui fera écho chez le public.
Anthony Lemke/Trois : Un des pouvoirs de la science-fiction est que c’est de la fiction. Vous pouvez inventer des situations que vous ne pourriez écrire dans d’autres genres. Dans notre cas, l’effacement de la mémoire est au centre de notre histoire. Aujourd’hui, nous savons qu’il n’existe pas de technologie qui pourrait aider nos six personnages. Ce serait trop tiré par les cheveux dans un reality show. Si vous perdez tous vos souvenirs et tout ce qui vous concerne, alors qui êtes-vous ? Chacun d’entre nous a sa propre réponse. Cette question sociale et psychologique est fascinante et va vraiment intéresser le public. En plus de l’action.
Zoie Palmer/l’Androïde : Il y a aussi le problème de la confiance qui résonne chez beaucoup.
Anthony Lemke/Trois : C’est très intéressant en effet car la confiance est un choix et nous n’avons aucun lien les uns avec les autres et pourtant nous choisissons d’avoir confiance les uns envers les autres.
Melissa O’Neil/Deux : Et le fait que ce soit une série chorale. Il y aura toujours un personnage auquel le public pourra s’identifier que ce soit pour leur apparence, la façon dont il voit le monde ou de qui il tombe amoureux. Il y a l’intrigue principale sur la perte de la mémoire mais aussi des sous-intrigues dans chaque épisode. Vous pouvez arriver dans la série à n’importe quel épisode et comprendre quand même ce qu’il se passe. Il y a un petit quelque chose pour tout le monde dans la série. Les auteurs ont aussi fait en sorte de garder un peu de légèreté dans la série car elle peut devenir très sombres quand elle aborde certains thèmes assez lourds. Les auteurs ont trouvé un bon équilibre.
Y a-t-il des histoires d’amour dans la série ?
Melissa O’Neil/Deux : Oui, mais pas trop.
Anthony Lemke/Trois : Je crois que les gens sont vraiment attirés par ces relations intimes et intenses mais il y a aussi une jolie relation entre Quatre et Cinq qui n’a rien de romantique. Il n’y a pas que des histoires d’amour, il y a aussi des histoires d’affinité et d’amitié.
Melissa O’Neil/Deux : Il y a aussi une jolie relation entre Six et l’Androïde faite d’adorables petites histoires.
Jodelle Ferland/Cinq : Les conversations avec l’Androïdes sont absolument passionnantes. Elle est si intelligente, elle est censée tout savoir et être un génie et pourtant, vous racontez une blague et elle n’y comprend rien. C’est vraiment drôle.
Anthony Lemke/Trois : C’est comme quand un enfant parle à Siri et qu’il essaye d’obtenir une réponse et que tout ce qu’elle lui dit c’est : « Je ne comprends pas. » (Rires)
Table ronde réalisée sur le tournage de Dark Matter, à Toronto – 22 avril 2015
Crédit photo : Dark Matter_©_2015 Endemol Productions
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