Il a passé sa carrière à lutter contre son image de sex-symbol, un statut inadéquat vu sa vie privée si tranquille et réducteur face à la richesse de sa filmographie. Colin Firth est dans la minisérie Orgueil et préjugés diffusé sur Chérie 25.
Il restera toujours associé à un nom : M. Darcy. Que ce soit le Fitzwilliam Darcy de la minisérie Orgueil et préjugés ou le fameux Mark Darcy de la saga Bridget Jones. Il aurait accepté de jouer le second pour tuer le mythe né du premier qu’il traîne depuis 1995, celui de la quintessence de l’Anglais : noblesse de cœur, moralité à toute épreuve, indéniable flegme, élégance modeste et juste ce qu’il faut d’arrogance pour cacher une vraie sensibilité. L’acteur reconnaît perpétuer cette image d’Épinal à travers le choix de ses rôles. Cependant, il ne la cultive pas dans la réalité. Certes, quand il se montre en public, en garçon de bonne famille qu’il est, Colin Firth s’habille bien – sa femme ou des designers lui disent quoi porter – et essaie d’être poli. Mais être une icône, l’homme trouve cela étrange.
Colin Firth est né le 10 septembre 1960 à Grayshott, dans le Hampshire. Ses parents étaient enseignants au Nigeria, mais sa mère décide de rentrer en Angleterre pour sa naissance. La petite famille – il a un frère et une sœur – vivra en Afrique puis aux États-Unis avant de s’installer définitivement dans le sud de la Grande-Bretagne. Tous ces déménagements et voyages, dit-il, lui ont permis d’apprendre à s’adapter aux nouveaux environnements, de nourrir sa curiosité et accessoirement son talent pour jouer la comédie.
Il suffira d’une minisérie
L’acteur a grandi sans histoire. Ado, il écoutait plus Hendrix que Brahms, se passionnait pour la poésie de T.S. Eliot et de Rimbaud et découvrait le théâtre. Après le lycée, il s’installe à Londres et s’inscrit au Drama Centre. C’est là qu’il est remarqué, en interprétant Hamlet. Il reçoit son premier cachet pour la pièce Another Country. Jouer ensuite dans son adaptation sur grand écran en 1984 lui ouvre les portes du cinéma et de la télévision. Orgueil et préjugés le révèle au monde entier en 1995.
En près de quarante ans de carrière, Colin Firth a prouvé qu’il peut tout jouer : de l’amoureux transi au veuf éploré en passant par le roi bègue ou le soldat traumatisé. L’artiste continue de surprendre. Comme en 2008 dans la comédie musicale Mamma Mia! où il chante et danse. Une expérience qu’il a jugée terrifiante. Ou en endossant le rôle d’un espion dans Kingsman : Services secrets en 2015. Au regard de son improbable bagarre avec Hugh Grant dans Le Journal de Bridget Jones, personne ne l’attendait en héros de film d’action et expert en arts martiaux. Il s’est jeté corps et âme dans son entraînement, six mois de torture, d’humiliation et de douleur selon lui.
La discrétion avant tout
Colin Firth reste un mystère à bien des égards. Il n’est pas homme à se livrer dans les interviews. Dès qu’une question concerne sa vie privée ou le touche dans son être profond, il refuse diplomatiquement d’y répondre ou détourne subtilement le sujet. Pour lui, la célébrité n’est qu’inconvénient, sauf pour obtenir une table dans un restaurant, se prémunir du chômage et défendre des causes comme les droits des peuples tribaux, le commerce équitable ou encore l’abolition de la peine de mort.
En dehors de ses films et de ses engagements, il estime ne rien faire qui mérite de se retrouver dans les journaux. Ce qui n’est pas l’avis des tabloïds. Si son histoire de cinq ans avec l’actrice canadienne Meg Tilly, avec qui il a un fils – William, né en 1990 -, est passée inaperçue, les paparazzis s’en donnent à cœur joie depuis son mariage avec la productrice italienne Livia Giuggioli, en 1997. Le couple, qui a deux fils, Luca né en 2001 et Matteo né en 2003, a pourtant réussi à vivre loin des scandales et des médias jusqu’en 2018. La presse a alors révélé un procès pour harcèlement que Livia Giuggioli intentait contre un ex-amant. Cette aventure a eu lieu lors d’une première séparation discrète d’avec Colin Firth. Bien que réconciliés après les faits, ils se sont quittés définitivement fin 2019.
Le comédien s’est toujours montré très philosophe quant à sa vie. Il pense que tout ce qu’il a vécu l’a amené là où il est aujourd’hui et qu’il doit apprendre à vivre avec.
Crédit photos : © BBC
Article paru dans Télé Star – N°2331 – 31 mai 2021