Le nouveau film de David O. Russell, avec Christian Bale, John David Washington et Margot Robbie, remonte le temps jusqu’aux années 1930 aux Etats-Unis. Si son récit sur une amitié indéfectible est fictif, il s’appuie sur quelques éléments historiques bien réels. Amsterdam sort en salles ce 1er novembre. [SPOILERS]
L’histoire
Le Dr Burt Berendsen (Christian Bale), l’avocat Harold Woodman (John David Washington) et l’infirmière/artiste Valerie Voze (Margot Robbie) ont conclu un pacte pour veiller l’un sur l’autre et se protéger de la mort. En 1933, tous trois enquêtent sur la mort du général Bill Meekins (Ed Begley, Jr.). Leurs investigations les mèneront à rencontrer Gilbert Dillenbeck (Robert De Niro), le général le plus respecté de l’histoire américaine, et à tenter de contrecarrer un complot visant à déstabiliser les Etats-Unis.
Le Harlem Hell Fighters Regiment
Burt et Harold se rencontrent alors qu’ils servent dans le même bataillon en France, le 369ème Régiment de New York. Pour ce dernier, David O. Russell s’est inspiré du Harlem Hell Fighters Regiment. Des soldats noirs et portoricains composaient ce bataillon d’infanterie envoyé en France. Ces combattants ont été contraints de rejoindre l’armée française car leurs compatriotes américains blancs refusaient de servir aux côtés de soldats non blancs. Ils se sont principalement battus en Champagne et en Alsace. Le gouvernement français a décerné la Croix de guerre au régiment.
“Je n’avais jamais entendu parler du 369e avant Amsterdam,” avoue John David Washington. “Ces soldats se sont battus aux côtés des soldats français. Ils ont porté leur uniforme, se sont immergés dans leur culture et ont développé des relations. J’ai été surpris d’apprendre qu’ils avaient eu là-bas plus d’indépendance et de liberté qu’ils n’en ont eu à leur retour aux Etats-Unis. Beaucoup de ces soldats afro-américains pensaient que l’Amérique allait bien entendu les accepter mais ça n’a pas été le cas. En fait, pendant l’été rouge [de la mi-avril à fin septembre 1919, les suprémacistes blancs ont lance de nombreuses attaques terroristes contre la population afro-américaine, engendrant des centaines de morts et de blessés], il y a eu beaucoup d’émeutes et de controverses dans le pays. On peut établir un parallèle avec ce qui se passe aujourd’hui, avec cette haine qui traverse les générations, cette face hideuse de la ségrégation et du racisme qui n’a pas vraiment disparu.”
Amsterdam célèbre les soldats oubliés
Christian Bale et John David Washington interprètent des vétérans et héros de la Première Guerre mondiale. Leurs personnages ont vécu l’enfer dans les tranchées françaises. A leur retour du conflit, ils souffrent de blessures physiques et de traumatismes psychologiques. Comme de nombreux anciens combattants, ils ont tout donné pour leur patrie. Ils sont rentrés chez eux à moitié vivants et ont essayé de mener une vie décente. Cependant, ils ont été traités de façon lamentable et ont dû se débrouiller seuls. Le gouvernement n’a mis en place aucun système pour les prendre en charge.
Le “Complot des affaires”
David O. Russell a basé le général Gil Dillenbeck, qu’interprète Robert De Niro, sur le général Smedley Butler. La conspiration politique que Burt, Harold et Valerie dénoncent se calque sur le “Business Plot” ou “Complot des affaires”.
En 1933, Smedley Butler, général du corps des Marines à la retraite, affirme que de riches hommes d’affaires américains complotent afin de créer une organisation fasciste d’anciens combattants. Leur objectif est de mener un coup d’État pour renverser le président Franklin D. Roosevelt et installer un dictateur. En 1934, Smedley Butler a témoigné devant la Commission spéciale de la Chambre des représentants des Etats-Unis à ce sujet. Le rapport final a conclu que cette tentative de putsch était bien réelle. Personne n’a été poursuivi.
Crédit photos : © Walt Disney Studios Motion Pictures