Après Paranoïak, DJ Caruso retrouve son acteur désormais fétiche, Shia LaBeouf, pour un nouveau thriller, L’œil du mal. Un film où il joue avec la technologie dernier cri, alimente la paranoïa américaine, fait s’affronter l’homme et la machine, égratigne le gouvernement des Etats-Unis, casse de la voiture et s’amuse surtout à mettre ses personnages dans une situation surréaliste. Enfin, pas si surréaliste que ça selon lui…

D.J. Caruso

Après avoir réalisé L’œil du mal où l’homme est manipulé par la technologie, avez-vous toujours votre téléphone portable ?

D.J. Caruso : (Rires) Toujours. C’est ce qui est effrayant. Je l’ai toujours. C’est le message de mon film : même pour protéger notre liberté, nous ne sommes pas prêts à abandonner ces choses que nous aimons parce qu’elles nous facilitent la vie.

Votre film va nourrir la paranoïa ambiante aux Etats-Unis quant aux agissements secrets du gouvernement.

Shia LaBeouf

Il devrait en effet nourrir cette paranoïa. Mais ce film est une sorte de conte moral. C’est un divertissement mais il sert aussi de conte moral, toute cette technologie que nous chérissons, surtout aux Etats-Unis, avec le Patriot Act… Si le gouvernement décide que vous êtes une personne d’intérêt, il peut écouter vos conversations et faire des choses… Le film devrait en effet nourrir cette paranoïa. Et Steven Spielberg, quand il a eu cette idée de film, a dit : « Ce serait bien si les gens, en quittant la salle de cinéma, regardent leur téléphone portable et disent : ‘Mon Dieu !’ Et le jette. »

Quelle est la part de fiction et la part de réalité quant à la technologie dans L’œil du mal ?

C’est en grande partie la réalité. L’ordinateur, Aria, c’est de la science-fiction. Il n’existe pas sous cette forme aussi sophistiquée. Mais le gouvernement américain a un ordinateur qui fait le tri, peut vous déclarer comme une personne d’intérêt et surveiller votre comportement. Dans le film, nous sommes allés un peu plus loin. C’est un peu de la science-fiction. Mais cette technologie qui consiste à activer un téléphone portable, à contrôler les caméras de surveillance, à infiltrer les GPS… C’est déjà la réalité pour beaucoup. Nous avions un expert en technologie avec nous. Je dirais que c’est la réalité à 90% et de la science-fiction à 10%.

Avez-vous dû adapter le scénario au fur et à mesure du tournage pour suivre l’évolution technologique ?

Michelle Monaghan et Shia LaBeouf

Nous avons en effet essayé d’être aussi actuels que possible en fonction des évolutions technologiques. Nous ne voulions pas qu’en voyant ce film dans cinq ans, les gens le trouvent déjà démodé. Le GPS, les caméras de sécurité et les téléphones… ne peuvent que devenir plus sophistiqués. L’intelligence artificielle et toutes ces choses qui parlent et tous ces éléments existent aujourd’hui, ils ne sont juste pas encore utilisés à leur pleine capacité.

Etiez-vous en contact avec le département de la Défense pour copier leurs technologies ?

Nous avons eu son entière coopération. Ils ont trouvé le scénario amusant parce que notre ordinateur est nettement meilleur que le leur. Mais ils ont approuvé le scénario, surtout parce que dans la séquence d’ouverture, le secrétaire à la Défense George Callister, joué par Michael Chiklis, est vraiment déchiré et plein de doute quant à la décision du président des Etats-Unis. Son personnage est le représentant du Pentagone et le département de la Défense a apprécié son attitude. Nous avons ainsi obtenu tous ces avions et ces hélicoptères gratis, ce qui nous a aidés avec notre budget. Ils nous ont laissés atterrir au Pentagone et filmé dans le Pentagone. Et pendant tout ce temps, je me demandais : « Mais ils ont vraiment lu le scénario ? » Et je dois leur reconnaître au moins ça, ils ont lu le scénario ! (Rires) Mais leur personnel est bien représenté dans le film.

C’est pour ça que le secrétaire à la Défense n’est pas une cible à abattre dans le film ?

Exactement ! (Rires)

L’ordinateur Aria a la voix de Julianne Moore

L’ordinateur, Aria, me rappelle beaucoup le Wooper de WarGames, le film de John Badham.

En effet. Aria est bien inspiré de WarGames. C’est aussi le cousin de Hal de 2001, l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Quand j’ai lu le scénario, j’ai aussi pensé : « La mort aux trousses rencontre WarGames ». John Badham a été mon mentor. Je l’ai appelé et on s’est refait WarGames. Il date de 1983 et à l’époque John avait dû prendre cinq minutes dans son film pour expliquer ce qu’était un mot de passe. Aujourd’hui, l’avantage est qu’on n’a plus besoin d’expliquer quoi que ce soit. Tout le monde sait ce que ces trucs font.

Vous disiez que l’idée initiale du film venait de Steven Spielberg.

Il a eu cette idée il y a dix ou douze ans. C’est logique. Des types comme Stanley Kubrick et Steven Spielberg se sont toujours débattus avec cette idée de tomber amoureux des machines et de ce qui pourrait arriver si ces machines se retournaient contre nous. Steven Spielberg en parlait déjà dans A.I. Intelligence artificielle et Stanley Kubrick dans 2001, l’odyssée de l’espace. C’est logique que Steven Spielberg ait eu cette histoire en tête. Et il a toujours été en avance sur son temps. Quand vous regardez Minority Report, ce qu’ils font dans le film, déplacer des images sur un écran avec la main, ne me dites pas que ça ne vous rappelle pas l’iPhone. Il y a dix ans, L’œil du mal aurait fait trop science-fiction. Aujourd’hui, la technologie fait partie de notre vie quotidienne.

D.J. Caruso

Ne trouvez-vous pas que plus il existe de moyens de communication et moins il existe de contact humain ?

En effet. Vous ne rencontrez plus les gens aujourd’hui, il n’y a plus de contact de visu. Les gens se sentent presque plus en sécurité et moins vulnérables en envoyant des textos. Ils semblent se cacher derrière la technologie. Ca retire toute notion d’émotion. C’est un autre des thèmes sous-jacents de L’œil du mal.

J’imagine que c’est un vrai plaisir de travailler avec Steven Spielberg.

C’est génial. Un rêve. Il est toujours si enthousiaste. Il adore les films. Il est bourré d’idées et parfois elles sont vraiment mauvaises et il le reconnaît lui-même. (Rires) Mais il adore les films et il vous fait apprécier tout le fun de votre boulot et cette responsabilité qu’a le réalisateur d’être les yeux et les oreilles de tous et pour tous. Pour moi, ça restait effrayant de me dire que puisque c’était son idée, il devait avoir déjà réalisé le film dans sa tête. J’espérais continuellement ne pas faire fausse route. Mais il ne vous fait même pas ressentir cette pression. Il est aussi le meilleur des producteurs parce qu’il est aussi réalisateur et il sait quand il peut aider le réalisateur et quand, au contraire, il doit le laisser faire. C’est toujours bon d’avoir quelqu’un comme lui sur un film.

Avez-vous eu le final cut ?

Bien sûr. Ce qui est génial, c’est que j’ai eu le final cut sur trois de mes films. Sur Salton sea, c’était parce qu’il était produit par la société de Rob Reiner, là encore un réalisateur. Pour lui, le réalisateur a toujours le final cut, à moins qu’il perde totalement pied. Chez Dreamworks [producteur de Paranoïak et L’œil du mal], personne ne m’a jamais dit de changer ceci ou cela. Et c’est bien. Il va falloir que j’exige ça dans mon prochain contrat. (Rires)

Avez-vous tout de suite pensé à Shia LaBeouf pour le rôle de Jerry ?

Shia LaBeouf

Non, parce que dans la première version du scénario, Jerry était beaucoup plus âgé, dans les 30 ans. En fait, j’ai discuté avec Shia quant à qui pourrait interpréter le rôle. Nous avons pensé à Tobey Maguire et consorts. Mais alors que je travaillais sur le scénario, j’ai réalisé qu’il y avait une erreur, que le comportement de Jerry ressemblait plus à celui d’un jeune de 22 ou 23 ans. Il avait quitté la fac, travaillait à mi-temps, aimait voyager à Singapour ou en Australie. Comme s’il cherchait encore des réponses. Le personnage ressemblait plus à quelqu’un de 22-23 ans. Si un type fait encore tout ça alors qu’il a 30 ans, c’est qu’il a quelque chose qui ne va pas. J’ai donc pris le parti de rajeunir le personnage et là, j’ai aussitôt pensé à Shia. Il est comme ça dans la vie. Il était encore un ado dans Paranoïak et maintenant il a 22-23 ans dans L’œil du mal. Depuis que nous avons travaillé ensemble, il a vécu tant de choses, que ce soit dans sa vie privée ou sa vie professionnelle. Sur le plateau, il avait toujours un livre de Charles Bukowski dans les mains. Je me suis revu à cet âge-là. Il cherche à étendre son champ d’horizon. J’ai pensé que Jerry en était là lui aussi, ce qui a fait de Shia un choix logique.

C’est aussi un rôle plus adulte que ce qu’il a l’habitude de jouer.

Il est aussi une star plus adulte et non plus une star adolescent. Dans Indiana Jones, il y a Steven Spielberg et Harrison Ford et le succès est assuré, peu importe les autres acteurs. Dans Transformers, il y a tout le spectacle à la Michael Bay et les robots. Paranoïak et L’œil du mal sont des films qui reposent sur ses épaules. Et c’est aussi agréable de voir que le public le suit dans son passage d’ado à jeune adulte.

D.J. Caruso et Shia LaBeouf

Comptez-vous travailler à nouveau avec lui ?

Je vais essayer. Ce serait sympa d’avoir un duo à la Hitchcock/Stewart ou Spielberg/Hanks ou Scorsese/DeNiro ou Scorsese/DiCaprio.

Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler avec un acteur que vous connaissez bien ?

L’avantage est cette familiarité entre nous, cette simplicité dans nos rapports. Nous avons travaillé le personnage ensemble en répétition et décidé de ce que nous voulions en faire, ce qui fait que sur le plateau, nous nous comprenions à demi-mot ce qui rend les choses plus faciles, surtout sur un film aussi technique. S’il devait y avoir un inconvénient, ce serait de trop se reposer sur cette relation, de faire trop confiance à l’autre. De notre part à tous les deux. Avec tout ce qui se passe sur un plateau comme celui de L’œil du mal, je devais garder l’esprit acéré et ne pas trop lui faire confiance, me reposer sur son talent, et il ne devait pas non plus trop me faire confiance quant au bon choix à faire pour son interprétation.

Pourquoi avez-vous choisi Michelle Monaghan pour le rôle de Rachel ?

Honnêtement, quand j’ai vu Kiss kiss bang bang, je me suis tout de suite dit que je devais travailler avec elle. C’était aussi simple que ça. Et quand j’ai lu le scénario de L’œil du mal, j’ai tout de suite pensé à elle pour ce rôle de jeune maman célibataire. Elle est aussi génial dans Mission : Impossible 3, mais c’est dans Kiss kiss bang bang qu’elle m’a soufflé.

Michelle Monaghan

Vous avez souvent des personnages féminins forts dans vos films.

J’essaye. Les femmes sont tellement plus complexes, dans le bon sens du terme. Dans la façon dont elles pensent et se comportent. L’aspect féminin est si fascinant. J’ai toujours l’impression de redevenir un petit garçon face à elles. L’esprit féminin est beaucoup plus compliqué. L’esprit masculin est plus simple. (Rires) Et je ne parle pas que de sexe. J’aime les personnages féminins pour leur complexité, qu’elles soient belles ou non.

C’est pour ça que vous avez choisi une voix féminine pour Aria, l’ordinateur ?

Oui. Et parce que nous avons fait quelques recherches. Par exemple, à l’aéroport d’Atlanta, quand il y a vingt ans ils ont installé le train qui mène les voyages au hall de la réception des bagages, c’était une voix d’homme qui disait « Attention, un train est en approche ! ». Et ils ont réalisé que personne n’écoutait. (Rires) Ils ont alors mis une voix de femme et ils ont découvert que c’était 80% plus efficace. Il y a quelque chose d‘autoritaire dans la voix d’une femme qui fait que vous l’écoutez. Ca me semblait donc plus juste d’avoir une voix de femme pour Aria. Et quand j’ai lu le scénario pour la première fois, j’ai pensé à Meryl Streep pour cette voix. Ne me demandez pas pourquoi. Nous avons finalement pensé et obtenu que Julianne Moore fasse cette voix. Nous avons gardé ça secret et elle n’est pas créditée au générique.

Comment s’est passé la réalisation de cette impressionnante séquence de course-poursuite en voiture ?

Shia LaBeouf et Michelle Monaghan

Plutôt cool, hein ? J’étais si excité de la tourner. Dans cette course-poursuite, les deux personnages viennent de se rencontrer et c’est en fait la clé de cette scène. Ils ne se font pas confiance, ils se font tirer dessus, ils essayent de comprendre ce qu’il se passe, la façon dont ils échappent à leurs poursuivants… Pour un réalisateur, c’est juste incroyable. Je n’avais pas juste : « Ils montent dans la voiture, ils vont d’un point A à un point B, les flics les prennent en chasse et ils s’en sortent. » J’avais une séquence avec une vraie narration. Et je voulais vraiment mettre le spectateur dans la voiture avec ces deux personnages. Pour la réaliser, je me suis beaucoup inspiré du film French connection de John Frankenheimer. Je me suis toujours dit que si j’arrivais à tourner une course-poursuite comme celle-là, je réaliserais un fantasme ou un rêve. Quand nous avons fait nos repérages, à Chicago, nous avons atterri dans cette casse et je n’avais pas souvenance d’une course-poursuite tournée dans un tel décor avec une voiture qui est écrasée. J’ai aussi demandé au gérant de la casse si ses grues étaient automatiques. Et il en avait une ! Elle ne faisait pas de trucs compliqués mais elle était contrôlée par ordinateur ! C’est tout ce que je voulais entendre. C’était génial. Et tout ce que vous voyez a été tourné avec des effets spéciaux mécaniques. Et j’en suis plutôt fier. Nous avons juste effacé les câbles en postproduction. Quand deux voitures s’écrasent l’une contre l’autre, vous ne pouvez pas mettre des gens dedans. Elles sont donc tirées par des câbles qu’il faut ensuite effacer. Mais tout est réel. La destruction et tout le reste… Et c’est cool.

Combien de voitures avez-vous détruites ?

Beaucoup ! Quelqu’un a parlé de 49 véhicules ! (Rires) Je ne sais pas si c’est vrai. En revanche, je sais que nous avions huit Porsche. Au fur et à mesure de la séquence, la voiture est de plus en plus cabossée et il faut qu’elle soit raccord. Il peut y en avoir une qui tombe en panne, une autre est construite spécifiquement pour un tête-à-queue, une autre pour tomber dans l’eau…

Shia LaBeouf

Il y a toujours plus de violence que de tendresse dans vos films…

(Rires) C’est la situation qui crée la violence. Mais j’ai toujours pensé que les personnages, après avoir traversé ses situations sombres et violentes, voyaient la lumière. C’est donc plus une question de lumière au bout du tunnel que la noirceur, la folie, la violence…

Vous êtes aussi un réalisateur de télévision. Est-ce que cela aide quand vous vous attaquez à un film de cinéma comme L’œil du mal ?

Plus que jamais. Le plan de travail en télévision est très serré. Vous tournez huit pages par jour. Au cinéma, vous tournez  deux pages par jour. Le réalisateur doit être au mieux de sa forme en télévision, comprendre l’importance d’une scène pour la réussir dès la première prise. Cela aide pour passer au cinéma. Je pense que j’ai fait L’œil du mal pour un budget raisonnable selon les standards d’Hollywood. Quelqu’un d’autre aurait mis plus de temps. L’expérience acquise en télé est inestimable. Mais ce qui est triste à Hollywood, c’est que les réalisateurs de télévision ne sont pas respectés quand ils passent au grand écran. Hollywood préfère les réalisateurs de pub, c’est plus fort, plus sexy. La valeur des réalisateurs de télévision n’est ni comprise ni appréciée. J’ai de la chance parce que je peux faire les deux. Et ce qui est intéressant aujourd’hui est de voir des réalisateurs de cinéma se tourner vers la télévision pour son côté rapide et immédiat.

Steven Spielberg a commencé par la télévision…

Tout comme John Badham. De grands réalisateurs ont commencé par la télévision. Mais c’était avant. Aujourd’hui, si vous commencez par la télévision, c’est plus dur de faire du cinéma. C’est triste parce qu’il y a des réalisateurs de télévision qui sont très bons.

Michael Chiklis et Rosario Dawson

Vous avez surtout travaillé sur la série The Shield.

Sur les saisons 1, 3 et 5. Ils ont voulu que je réalise le dernier épisode de la série mais à l’époque je tournais L’œil du mal. Aux Etats-Unis, cette série était avant-gardiste. Ses scénarios étaient vraiment bons. Imaginez James Ellroy écrivant les scénarios, c’était une sorte de L.A. Confidential moderne.

Allez-vous un jour vous attaquez à autre chose qu’au thriller, que ce soit au cinéma ou à la télévision ?

Je ne fais pas volontairement des thrillers, je suis plus attiré par des personnages. Je sais que je ne ferais jamais de comédie ni de comédie romantique parce que je n’aime pas ça. (Rires) Je me vois bien dans un drame pur. Cela ne doit pas être nécessairement un thriller. Et si c’est un film d’action pur, je ne crois pas être la bonne personne pour ça non plus parce que je ne pourrai pas m’intéresser au personnage autant que j’aime le faire. Le film doit être basé avant tout sur les personnages. J’ai revu Heat de Michael Mann l’autre jour. Ce film est une vraie inspiration. Vous avez des personnages formidables, entourés d’un peu d’action mais ce sont vraiment les personnages qui priment et leur comportement et c’est si prenant. Voilà, faire un film comme ça.

Est-ce que ce sont toujours les personnages qui vous intéressent en premier quand vous découvrez un scénario ?

Shia LaBeouf et Michelle Monaghan

Oui. Si je ne peux pas m’identifier aux personnages, je ne peux pas m’intéresser à ce qui leur arrive. Je veux pouvoir me projeter dans l’histoire, même en tant que réalisateur. A la première lecture, un scénario peut m’amuser mais à la seconde lecture, j’ai besoin de savoir pourquoi je suis la bonne personne pour réaliser le film. J’ai besoin de savoir pourquoi j’ai besoin de faire ce film. Pour L’œil du mal, c’était ce thème de l’esprit humain qui prend le pas sur la technologie. J’ai besoin d’une raison pour faire un film et c’est toujours en rapport avec les personnages.

 

Quel va être votre prochain film, Y the last man, adapté du comic book éponyme ?

Probablement. C’est une histoire belle et folle. Un fléau s’abat sur Terre et fait disparaître tous les hommes de la planète sauf un. D’où Y, pour le chromosome Y. On suit cet homme, Yorick Brown, dans son voyage de Boston à San Francisco et dans sa confrontation avec toutes les factions féminines du monde qui veulent le capturer. Et c’est aussi l’histoire de sa relation avec l’Agent 355 qui le protège. Pour moi, cette histoire, c’est surtout sur le dernier homme sur Terre qui n’est pas encore un homme mais un gamin, sur le fait qu’il doit grandir et devenir un homme.

Et vous pouvez vous identifier à lui ?

Shia LaBeouf

(Rires) Tout ce que je peux vous dire c’est que tous les hommes autour de moi veulent m’aider au casting de ce film ! (Rires) Cela va sonner comme un cliché mais un réalisateur qui fait le genre de films que je fais peut se permettre de toujours être un enfant qui n’a pas à grandir, qui peut se laisser guider par son imagination. J’ai encore le sentiment d’avoir une certaine innocence, même si ce n’est probablement plus le cas, parce que je peux encore jouer avec mon imagination. Mais je peux aussi comprendre la responsabilité qui est imposée à ce gamin, Yorick, qui cherche des réponses et qui va finalement réaliser qu’il est temps de grandir et d’être un homme.

Voulez-vous Shia LaBeouf pour ce rôle ?

Il veut le faire et j’aimerais qu’il le fasse. Quand j’ai accepté ce projet, il m’a appelé pour me dire que c’était son comic book préféré. Il y est accroc. Mais je sais que Shia veut prendre un peu de vacances une fois qu’il aura fini de tourner Tranformers 2, alors Y the last man n’est peut-être pas encore pour tout de suite.

Interview réalisée en novembre 2008

Crédits photos : © Paramount Pictures France