The Handmaid’s Tale – La servante écarlate est une série résolument féministe et anti-Trump fidèlement adaptée du roman éponyme et visionnaire que Margaret Atwood a écrit en 1984. Sa diffusion commence ce 27 juin sur OCS Max.
1 – L’histoire
Les Etats-Unis ont été remplacés par la République de Gilead, théocratique, totalitaire, patriarcale et basée sur une réinterprétation toute masculine du Vieux Testament. Les hommes sont au pouvoir et les femmes ont été divisées en castes, privées de leurs droits et de leurs libertés civiles. L’accumulation de problèmes environnementaux a entraîné une augmentation de la stérilité. La caste des servantes réunit les femmes fertiles dédiées à la reproduction – lisez « esclaves sexuelles ». L’une d’elle, June (Elisabeth Moss), s’appelle désormais Defred, ainsi nommée – « de Fred » – car elle appartient au commandant Fred Waterford.
2 – Des rouges et des bleues
Dans la peinture de la Renaissance, le rouge est souvent attribué à Marie Madeleine, pècheresse repentie dans la Bible. C’est la couleur des servantes. Le bleu était la couleur de la Vierge Marie. Elle est réservée aux épouses infertiles.
3 – Un monde dystopique trop réel
Margaret Atwood a écrit son livre en 1984, à Berlin. Elle a été influencée par ses voyages derrière le Rideau de fer où régnaient l’oppression et la résistance, une surveillance et une peur constantes. Elle s’est aussi inspirée de faits réels – et ignobles – qui se sont produits à un moment ou à un autre quelque part sur notre planète. Aujourd’hui, sa fiction spéculative résonne étonnamment dans l’Amérique de Donald Trump qui menace les libertés civiles et les droits acquis par les femmes et qui nie le réchauffement climatique.
4 – Les autres adaptations
Avant cette série, le livre de Margaret Atwood a déjà été adapté en film, en programme radio, en ballet, en opéra, en pièce de théâtre… et actuellement en roman graphique.
5 – Le caméo inattendu
Margaret Atwood fait un caméo dans le premier épisode de la série. Elle joue une des Tantes et gardiennes responsables de la rééducation et du lavage de cerveau des servantes. Elle frappe June pour avoir refusé d’accabler une jeune femme qui a été violée.
6 – Fiction ou réalité, même combat
Depuis l’élection de Donald Trump, certaines femmes vont manifester habillées en servantes écarlates et arborent des pancartes avec des slogans tels que « La Servante écarlate n’est pas un mode d’emploi » et « Non à la République de Gilead ». Les plus audacieuses se font tatouer sur le corps « Nolite te bastardes carborundorum » (« Ne laissez pas les salauds vous tyranniser »). Cette phrase dont s’inspire Defred dans son combat contre l’oppression est devenue un cri de ralliement féministe.
7 – Le pouvoir aux femmes
Le showrunner Bruce Miller a engagé 5 scénaristes femmes et 1 scénariste homme pour écrire la série avec lui tandis que la production choisissait 4 réalisatrices et 1 réalisateur pour se partager les dix épisodes. Leur empreinte féminine et féministe est indéniable sur la série.
8 – Une diversité naturelle
Il n’y a pas de personnages de couleur dans le livre car ils sont exilés de force dans un territoire baptisé la Patrie nationale n°1. Pour Bruce Miller, une série n’ayant que des acteurs blancs n’aurait pas de sens aujourd’hui. Il voulait aussi que son projet se concentre sur le thème de l’infertilité et non du racisme, même si les thématiques de l’homophobie et de la misogynie sont également très présentes.
9 – Marquées comme du bétail
Dans la série, les servantes portent une boucle d’oreille équipée d’une puce électronique pour les retrouver si elles s’échappent.
10 – Pas de maquillage
Le maquillage étant interdit aux femmes dans la république de Gilead, les actrices ne sont pas maquillées dans la série. Un maquillage léger a cependant été appliqué sur les visages de tous les comédiens pour qu’ils n’apparaissent pas trop blafards sous la lumière crue des projecteurs. Bruce Miller estime que cette absence de maquillage accentue la subtilité de certaines expressions faciales.
11 – La voix off
La série a principalement adopté le point de vue de Defred et le principe de la voix off pour que le personnage principal partage ses pensées avec le téléspectateur. Pendant le tournage, Elisabeth Moss mémorisait ses monologues et se les récitait dans sa tête alors qu’elle jouait ses scènes silencieuses.
12 – Des bonnets bien spécifiques
Les ailes des bonnets ont été créées pour que les visages des servantes soient cachés au maximum. Dans les faits, les actrices sont privées d’une vision périphérique, comme des œillères, à moins de tourner la tête, elles ont aussi une déperdition d’audition, et sont ainsi obligées de marcher et de parler d’une façon particulière. Pour Elisabeth Moss, c’est aussi un moyen pour son personnage de contrôler qui peut ou non la voir et de pouvoir se rebeller en dissimulant ses réactions.
13 – Une saison 2
La saison 1 couvre tout le livre de Margaret Atwood mais une saison 2 a déjà été commandée. Le showrunner Bruce Miller entend explorer le monde qui, dans le livre, se limite au point de vue de Defred. Il compte ainsi développer des éléments et des lieux qui ne sont que mentionnés dans le roman comme les Colonies, où sont envoyés notamment les dissidents et les gays quand ils ne sont pas pendus, le mouvement de résistance Mayday ou encore les personnages masculins mais aussi inventer une suite aux mésaventures de Defred.
Crédit photos : © Hulu
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