Le touche-à-tout de la télé et du cinéma revient avec la saison 4 d’Hero Corp, série qu’il a créée et réalisée (avec Alban Lenoir). Un vrai parcours du combattant qui ne lui fait pas perdre le sourire.
Déjà quatre saisons d’Hero Corp. Qu’est-ce qui vous donne envie de continuer ?
Simon Astier : C’est une manière de faire ce que j’aime, de le faire sans concession et sans autre facteur que l’envie de le faire et avec les gens avec qui j’ai envie de le faire. Je parle de choses très humaines et très proches de moi mais dans un univers exotique et fantasmé de superhéros. L’histoire de la série, très particulière, a évolué et grandi avec moi et elle me ressemble vraiment.
La saison 3 était très sombre notamment parce que votre personnage devenait le méchant. Qu’en est-il de la 4 ?
Elle est plutôt positive. Elle force tous les personnages à laisser tomber une vraie mue et à réaliser ce qu’ils sont et le rôle qu’ils ont. Mon personnage doit trouver qui il est, comprendre ses failles. Il est littéralement habité par un démon. Il faut qu’il le combatte. Et qu’il gagne.
Vous sentez-vous plus superhéros ou superméchant ?
J’aime bien les deux. J’aime bien les mauvais quand je peux m’identifier à eux. Tous les mauvais de ma série ont été trahis ou sont les victimes de quelque chose. Ils ne savent pas comment le gérer et donc ils se vengent. Il y a beaucoup d’aigreur dans leurs actions mais ils ne sont pas méchants juste pour être méchants.
Est-il plus facile d’écrire des rôles de superhéros ou de superméchants ?
L’un n’existant pas sans l’autre, c’est un équilibre à trouver. Mais faire basculer mon personnage chez les méchants n’était pas évident. Je n’ai aucun problème à faire que mes méchants égorgent un type mais mon personnage… Il est LE méchant de la saison 4 et cela a été un grand questionnement de savoir jusqu’où il pouvait aller.
Avez-vous rencontré des difficultés particulières sur cette saison 4 ?
Non, toujours la même depuis le début : on n’a pas d’argent. Le prix de notre liberté c’est le non budget. Mais je travaille avec une bande de gens en qui j’ai confiance. On est tellement forts ensemble qu’on peut affronter les problèmes et s’en sortir. Quand on rencontre une contrainte, on s’en amuse d’abord puis on la met au profit de ce qu’on fait. Et quand on a une baisse de moral, on se dit qu’on a la chance de faire ce qu’on aime.
Quel humour aimez-vous ?
L’ultra premier degré. Jouer la comédie très sérieusement me fait rire. Je n’aime pas la blague. J’aime la comédie quand elle est sérieuse et qu’elle chapeaute une histoire tendue, un décorum, une ambiance. Si on donne trop de responsabilité à la comédie, on se perd. Le thème de la quête d’identité d’Hero Corp n’est pas drôle en soi mais son traitement l’est. La comédie est finalement quelque chose de grave, un mode de communication qui n’est pas si léger que ça.
Peut-on rire de tout ?
Je ne sais pas. Je n’aime pas le rire méchant. Par principe, je défendrais n’importe qui qui essaye de dédramatiser n’importe quoi par l’humour. Par principe, il faut qu’on puisse rire de tout mais moi, je n’ai pas envie de faire rire avec tout.
Article paru dans Studio Ciné Live – N°65 – Décembre 2014-Janvier 2015
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