Le métier :

Il a la charge de choisir les films qui seront projetés en et hors compétition d’un festival. Il voit plus de 700 films chaque année pour n’en prendre que quelques uns : coups de cœur, évidences, hypothèses, audaces… Il a une idée du cinéma qu’il a envie de montrer en fonction de ce qu’il a vu, de ce qui est disponible sur le marché et surtout de ce qui lui semble fort.

Paroles de pros :

Thierry Frémaux (délégué artistique du Festival de Cannes) :

« La mission de Cannes est de montrer de bons films, mais paradoxalement personne ne peut dire ce qu’est un bon film. Il y a toujours une part de subjectivité dans le choix. On fait des erreurs, mais on les assume. Sur les 905 films, on n’en a pas aimé que 50. Mais on choisit un film parce qu’on est convaincu qu’il est fait pour Cannes. Quand un film n’est pas pris, la formule consacrée est d’ailleurs de dire ‘Il ne convient pas.’ On n’a le droit de dire à un cinéaste que son film n’est pas bon, car il y a le côté humain de l’auteur à respecter et puis qui sommes-nous pour dire qu’un film est bon ou mauvais ? »

Bruno Barde (directeur de festivals) :

« La sélection de films d’un festival structure sa ligne éditoriale. Quand vous choisissez les films, vous donnez une tendance à votre manifestation qui sera jugée par un jury, des journalistes et un public. Il y a un choix personnel par rapport à ce qu’on est, sa cinématographie propre et il y a un choix professionnel qui n’est pas toujours le même. Je prends parfois des films que je n’aime pas mais que j’estime avoir leur place dans le festival. La réussite d’un festival ne tient qu’aux films. »

Jean-Christophe Berjon (ancien délégué général de la Semaine internationale de la critique) :

« On ne juge pas le film mais on analyse sa pertinence pour le festival. On recherche des propositions de cinéma qui soient différentes. On veut des films aboutis, forts, ambitieux, originaux. On ne choisit pas de films tièdes, on les veut glacés ou bouillants. On cherche du neuf, on veut les réalisateurs de demain qui démarrent aujourd’hui. On est là pour servir les films, pour les mettre en avant. On prend des films qui ont besoin de nous mais aussi des films dont on a besoin pour faire parler de nous. A Cannes, il y a toujours cinq films et deux ou trois événements qui se passent en même temps. Il nous faut exister parmi tout ça et attirer les spectateurs. »

Thierry Frémaux (délégué artistique du Festival de Cannes)

« Une sélection est toujours compliquée à bâtir car on s’attend à voir certains films mais ils ne sont pas prêts à temps. C’est important de dialoguer avec les auteurs, de savoir qui est au travail, s’ils seront prêts. Cela nous permet de faire des hypothèses. »

Bruno Barde (directeur de festivals) :

« Ce qui est le plus excitant dans ce métier est de s’intéresser au talent, de faire découvrir un cinéaste ou d’en confirmer un autre. Ce qui me motive, c’est l’étonnement, la surprise, ce qui est de plus en plus rare au fur et à mesure où j’avance dans ma carrière. Et quand ce n’est pas le cas, je regarde le parti pris de l’auteur, son travail, son point de vue. Je ne m’engage pas, je ne suis pas critique même si en choisissant un film plus qu’un autre je le défends. Ce que je veux, c’est montrer un talent, une œuvre. A notre petit niveau, on aide les films, on les fait exister. Ce n’est pas de l’orgueil de les montrer, c’est du bonheur. »

Qualités nécessaires :

Aimer le cinéma

Patience

Rigueur

Ethique

Disponibilité

Le salaire :

Il varie selon le festival pour lequel il travaille.

La formation :

Auprès d’un autre sélectionneur.