Cette nouvelle aventure d’Ernest et de Célestine, personnages créés par Gabrielle Vincent, met leur amitié fusionnelle à l’épreuve. Le duo se rend en Charabïe, le pays natal d’Ernest devenu une dictature. L’amour et le désir de liberté des deux héros les pousseront à aider les Charabiens à s’affranchir de ce joug. Ernest et Célestine : Le voyage en Charabïe sort en salles ce 14 décembre.
1 – Charabïe pour charabia : ce qui est incompréhensible
En Charabïe, une loi oblige les filles à exercer le même métier que leur mère et les fils celui de leur père. Ernest ayant refusé de devenir juge comme son père, il a dû quitter son pays. S’exiler lui a permis d’être musicien des rues, comme il en avait envie. Par vengeance, le père d’Ernest a décrêté la loi Ernestof. Elle impose aux Charabiens de ne plus jouer qu’une seule note. “Notre histoire s’inscrit modestement dans la tradition de films comme Mon Oncle ou Brazil,” explique le producteur Didier Brunner. “Ils soulignaient chacun à leur manière l’absurdité des règles poussées à l’extrême. En Charabïe, nos héros luttent contre un clan qui a pris des décisions absurdes qui limitent la liberté des gens, sans aucune raison valable. Mais nous voulions aller plus loin dans ce nouveau récit. Nous souhaitions parler du droit à s’indigner, à ne pas respecter des bienséances, des règles sociales absurdes et souvent totalitaires.” “La devise de la Charabïe ‘C’est comme ça et pas autrement’ renforce l’idée d’une société qui ne tourne pas rond !” renchérit le producteur Damien Brunner.
2 – Un hommage discret à l’Ukraine
Il y trois ans, Didier et Damien Brunner ont eu l’idée de faire virevolter des mésanges jaunes et bleues dans cette histoire dédiée à la lutte pour la liberté. “Nous étions loin d’imaginer le drame de l’invasion de l’Ukraine, mais cette belle coïncidence nous a tous émus,” confie Damien Brunner.
3 – Le logiciel TV Paint d’Ernest et Célestine : Le voyage en Charabïe
Les réalisateurs Jean-Christophe Roger et Julien Chheng ont utilisé le logiciel TV Paint pour le rendu des images d’Ernest et Célestine : Le voyage en Charabïe. Ce software permet de faire de l’animation dessinée image par image numériquement en reproduisant les caractéristiques du dessin sur papier mais aussi d’obtenir un aspect de textures aquarellées sur les personnages.
4 – Les influences pour les décors
Pour les paysages d’Ernest et Célestine : Le voyage en Charabïe, le réalisateur Jean-Christophe Roger s’est inspiré des vallées Kalash du nord du Pakistan, et de la rivière Gilgit à l’extrême nord, où des maisons sont accrochées sur les flancs des hautes montagnes. Pour l’architecture, il s’est tourné vers des formes plus élaborées, plus colorées qui rappellent celles de la Turquie ou des vieux quartiers de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. “Il fallait donner l’impression que ces rues existent depuis des siècles,” révèle le co-réalisateur Julien Chheng. “Il fallait symboliser la mise sous tutelle du pays en représentant des architectures plus autoritaires. On doit sentir que si tout est coloré, c’est parce que c’était jadis un pays joyeux, un lieu de fêtes. Quelque chose d’anormal s’est mis ensuite en place.”
5 – L’inspiration pour la musique d’Ernest et Célestine : Le voyage en Charabïe
“Les noms des personnages charabiens qui se terminent en “off” faisaient forcément penser aux pays de l’Est,” souligne le compositeur Vincent Courtois. “J’ai eu envie de puiser des choses dans la musique des Balkans. J’ai écouté des musiques festives de Roumanie, notamment des danses de mariages qui fonctionnent comme des sortes de transes, sur des mesures impaires que je trouvais très intéressantes. Puis, j’ai prélevé simplement cette rythmique. Je n’ai pas utilisé la mélodie afin que ce ne soit pas trop caractérisé. C’est ainsi que j’ai construit progressivement l’univers musical imaginaire de la Charabïe.
Et puis dans le film, cet “orchestre de la libération” est extrêmement important. Il joue des mélodies interdites dans un bar clandestin. Je voulais que cette musique-là ait une couleur folklorique et qu’elle exprime aussi leur envie de liberté, de jouer sans entraves ni interdits. Autrement dit tout l’inverse des concerts à une seule note ! Et pour y parvenir, je me suis inspiré du Ska balkanique. A l’origine le Ska vient de la Jamaïque. Des groupes anglo-saxons l’ont revisité, mais il a été transposé aussi dans les orchestres populaires des Balkans.”
Crédit photos : © StudioCanal