C’est littéralement la fin du monde dans un camping des Landes dans cette série qui mélange le mystère, l’angoisse et la comédie. Diffusion des 10 épisodes de Dead Landes – Les escapés sur France 4 à partir du 3 décembre.
1 – Les influences
Deux cameramen d’une chaine info font un reportage sur la fin des vacances au camping L’Escapade quand un cataclysme ravage les lieux. La série suit les clients et employés coincés dans le camping et sans communication avec l’extérieur alors que des phénomènes bizarres se manifestent. Under the dome, The Mist, Wayward Pines, The Leftovers, Lost… Autant de références assumées pour mieux s’en détacher voire les détourner.
2 – Le visiteur du camping
La série s’est écrite à plusieurs mains dont celles de François Descraques (Le visiteur du futur) pour l’aspect thriller et mystère et celles de François Uzan (France Kbek) pour l’aspect comédie. Sur le plateau, le premier est derrière la caméra et incarne les deux cameramen qu’on ne voit jamais tandis que le second est derrière l’écran de contrôle et vérifie tout ce que le premier ne peut pas voir dans le plan.
3 – Foundumentary
Les deux François empruntent ce qu’il y a de mieux au found footage et au mockumentary pour créer une série de genre unique. François Descraques ne voulait pas d’images de cadreur amateur du found footage traditionnel d’où l’idée de professionnels en reportage. Il s’est aussi inspiré de The Knick pour de longs plans sans cut qui lui permettent de créer de la tension dramatique ou comique tout en soignant l’esthétique. Si les personnages s’adressent à la caméra, il n’y a ni les talking heads ni le montage en mode illustration habituels du mockumentary. Les images viennent des caméras de reportage, de surveillance, de téléphones portables et d’une voiture de la gendarmerie. Le téléspectateur comprend vite qu’il s’agit d’un montage des différentes perspectives et qu’il y a donc un monteur tapi dans l’ombre de ce mystère.
4 – Un escargot mangeur d’hommes
Il n’y a ni zombie ni dôme dans la série. En revanche, il y a un brouillard électrique, une allusion – voire plus – à la légende landaise du Lou Carcolh, cet escargot mangeur d’hommes, et d’autres surprises de cet acabit. Les scènes comiques le disputent aux moments angoissants et effrayants voire de vrai désespoir.
5 – Mystère et boules de gomme
La série se finit avec quelques éléments de réponse mais le mystère n’est pas pour autant résolu. Les deux François n’ont pas voulu tomber dans ce qu’ils appellent « le piège Lost » : si leur mystère est important, leurs personnages le sont plus encore. Ces derniers s’interrogent sur ce qu’il s’est passé mais ont aussi des problèmes personnels à régler dans cette aventure. Chacun ira néanmoins de sa théorie quant à ce phénomène : naturel, divin, surnaturel ou les Russes ?
Article paru dans Studio Ciné Live – N°84 – Novembre 2016
Crédit photos : ©Shine France