Un réalisateur kidnappé par un dictateur est contraint de réaliser un remake de King Kong. Cette comédie à l’humour absurde sur la création artistique et les dérives totalitaires est aussi un hommage au 7ème art. Les trois épisodes de Kim Kong sont diffusés ce soir sur Arte.
1 – La genèse
Les deux créateurs de la série Simon Jablonka et Alexis Le Sec se sont inspirés de l’histoire vraie de Shin Sang-ok, un cinéaste sud-coréen enlevé et retenu de 1978 à 1986 en Corée du Nord et contraint de réaliser une dizaine de films pour le régime. Les auteurs posent la question de la création d’une œuvre sous la contrainte et de ses conséquences. Ils avouent également avoir pensé à leur métier de scénaristes pour la télévision. « Nous sommes des auteurs d’œuvres de commande, certes pas menacés de morts par nos commanditaires, mais confrontés à nos propres angoisses, aux restrictions de budget, aux exigences de stars, aux demandes diverses et variées de nos producteurs et diffuseurs. Nous avons ainsi voulu raconter la rencontre entre un métier de passion et les règles d’une industrie, entre la liberté d’un artiste et les exigences d’un mécène. »
2 – Un rôle de composition
L’acteur Jonathan Lambert a l’habitude de faire rire avec des personnages farfelus. Ici, il est au premier degré et neutre au maximum, oubliant l’exagération mais pas la subtilité, car l’humour ne repose pas sur son personnage – quoique – mais sur les situations kafkaïennes, drôles et/ou folles.
3 – Un film dans un film
Jonathan Lambert incarnant un réalisateur, il se tournait vers le réalisateur de la minisérie Stephen Cafiero dès qu’il avait une question. L’acteur estime cependant que « l’aspect film dans le film créait un effet miroir assez troublant sur le tournage, comme un jeu de poupées russes qui brouillait nos repères. Dès que je disais ‘Coupez !’, j’entendais les mêmes mots en écho derrière moi… Il y a eu quelques méprises amusantes entre l’équipe du faux film et la vraie ! »
4 – Toute ressemblance…
Les auteurs ne voulant pas stigmatiser une nation existante, ils ont créé une dictature imaginaire inspirée de la Corée du Nord, de la Chine de Mao ou encore de la Russie de Staline et adopté les anciens codes communistes. Après avoir renoncé à tourner les extérieurs en Chine pour des problèmes diplomatiques et financiers, ils ont opté pour la Thaïlande.
5 – Coach en mandarin
Une fois le casting réuni, certains acteurs d’origine chinoise engagés se sont finalement désistés de peur de rencontrer par la suite des difficultés pour retourner dans leur pays. Les auteurs ont opté pour le mandarin pour la langue de leurs personnages mais les comédiens qui ne parlaient pas cet idiome malgré leurs origines ont dû apprendre leurs dialogues avec un coach.
Article paru dans Studio Ciné Live – N°92 – Septembre 2017
Crédit photos : © Kwai / Jean-Claude Lother