Trois enfants qui enquêtent sur la disparition de leur copain. Une étrange ado et un monstre en cavale. Un complot gouvernemental. Avec leur série Stranger Things, les frères Duffer font une déclaration d’amour très réussie aux films cultes des années 80.
1 – Où l’ordinaire rencontre l’extraordinaire
Les jumeaux Matt et Ross Duffer sont nés en 1984 et ont grandi en regardant des films enregistrés sur cassette VHS. Biberonnés aux Steven Spielberg, John Carpenter et autres Richard Donner, quand ils ont commencé leur carrière de réalisateurs, ils se sont tout naturellement dirigés vers leurs univers mêlés d’aventures, de fantastique, de monstre caché dans le placard et d’innocence perdue.
2 – Une voix et quatre mains
En vrais jumeaux, Matt et Ross parlent d’une seule voix, finissent les phrases de l’autre et font tout ensemble. Pour écrire Stranger Things, chacun se chargeait d’une scène puis ils se critiquaient l’un l’autre afin de vérifier si leurs scènes fonctionnaient et s’ils allaient tous deux dans la bonne direction.
3 – Qui n’aime pas un bon complot gouvernemental ?
Avec la Guerre froide, les années 1980 étaient propices à la paranoïa, à l’idée de créer des armes extraordinaires pour abattre l’ennemi et à toutes sortes de théories sur des expériences militaires bizarres initiées par le gouvernement américain et liées au paranormal, aux drogues, à des expérimentations sur des enfants voire à des extra-terrestres. Il n’en fallait pas plus pour les frères Duffer pour inventer une mythologie autour d’une adolescente aux pouvoirs surnaturels et d’un monstre tous deux échappés d’un complexe scientifique mystérieux.
4 – Ex-Montauk
Le premier titre de la série était Montauk. Les frères Duffer voulaient tourner dans cette ville balnéaire de l’Etat de New York et créer une petite bourgade dans la tradition d’Amity des Dents de la mer de Steven Spielberg. Pour des raisons de production, ils ont cependant dû délocaliser le tournage dans l’Etat de Georgie. Ils ont ainsi tourné leur série à Atlanta, Jackson et Stockbridge et créé un bourg baptisé Hawkins. Montauk est également le nom d’un soi-disant programme secret sur des expériences militaires liées notamment au paranormal qui aurait été mené par le gouvernement américain pendant les années 1980.
5 – Quatre jeunes débutants
Mike, Dustin, Lucas et Will. Ces quatre enfants qui jouent à Donjons et dragons dans un sous-sol sont une émanation de la personnalité des frères Duffer. Eux aussi dans leur enfance étaient des nerds qui rêvaient d’aventures façon Goonies. Ils avouent quand même n’avoir jamais rencontré de vrai monstre. Ils ont casté très tôt les jeunes acteurs – Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin et Noah Schnapp – afin de pouvoir adapter les personnages à leur caractère et rendre leurs scènes entre potes plus authentiques.
6 – Un look dérangeant
L’ado aux pouvoirs surnaturels évadé du complexe scientifique s’appelle Onze – interprétée par Millie Bobby Brown. Elle a ce nombre tatoué sur l’avant-bras et arbore un crâne rasé. La référence aux camps d’extermination de la Deuxième Guerre mondiale ne peut que venir à l’esprit. Les frères Duffer expliquent – timidement – qu’ils ont voulu ajouter au malaise et à la noirceur de l’histoire de l’enfant. Des flashbacks montrent qu’Onze a été le jouet d’expérimentations étranges et douteuses.
7 – Winona Ryder, le retour ?
Beetlejuice, Edward aux mains d’argent, Dracula… Les frères Duffer trouvaient que l’actrice se faisait trop rare dans les films de genre. Ils ont voulu la revoir dans un vrai rôle, consistant et fun. Winona Ryder a été la première actrice qu’ils ont approchée. Ils n’ont pas eu à aller chercher plus loin. Ils ont été ravis de découvrir une comédienne plus que partante pour le projet et intrépide au possible dans son interprétation de Joyce, une mère célibataire qui élève seule ses deux fils. Sa vie bascule le jour où son plus jeune garçon disparaît. Son personnage va vite perdre pied entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas.
8 – Cachez ce monstre…
Les Dents de la mer où le requin reste quasi invisible pendant une bonne moitié du film – parce que l’animatronique ne fonctionnait pas – est le film préféré des frères Duffer. Mais ils ont aussi étudié l’efficacité de Ridley Scott avec son Alien. Partant du principe que l’imagination est toujours pire que ce qui est montré, ils jouent sur quelques apparitions furtives de bouts de leur monstre inspiré de l’univers flippant de Clive Barker.
9 – Pourquoi faire simple…
Le monstre est un acteur dans un costume animatronique. En hommage à leurs aînés, les Duffer ont voulu se mesurer aux mêmes limites qu’ils avaient rencontrées à l’époque alors que les effets spéciaux visuels n’étaient pas aussi élaborés qu’aujourd’hui. Cela a également aidé les acteurs qui avaient alors un personnage tangible avec qui interagir sur le plateau.
10 – Et ce n’est qu’un début
Les frères Duffer ont pensé leur série de huit épisodes comme un film de huit heures – avec un arc narratif similaire à celui d’un film – mais aussi comme le début d’une aventure à la Harry Potter où ils pourraient suivre les enfants année après année dans de nouvelles péripéties et les voir grandir à l’écran.
Crédit photos : ©Netflix
Diffusion sur Netflix le 15 juillet